Le parti de Soltani souhaite, également, garder le mode de la proportionnelle. L'invité de l'émission «En toute franchise» de la radio Chaîne III, Abdelkrim Dahmane, membre de la direction du Mouvement de la société pour la paix (MSP), se dit contre «le jumelage des élections législatives et locales». Il ne conçoit pas comment trois élections puissent avoir lieu simultanément, avec des bureaux de vote, des contrôleurs et des agents très nombreux. «Non, je ne crois pas que cela puisse être possible», tranche-t-il. S'agissant du mode de scrutin, il considère que «la proportionnelle constitue le meilleur modèle parce que si on le change il n'y aura plus de démocratie». Mieux, «l'administration a encore un rôle à jouer», mais en sus, «nous n'avons pas assez de temps pour étudier l'amendement des lois électorales, sauf s'il fera l'objet d'une ordonnance, ce sera autre chose». L'Alliance présidentielle n'a pas envisagé de candidat commun aux élections sénatoriales. «Le MSP n'avait aucune chance de gagner des sièges au Sénat mais il en a obtenu trois grâce à la mobilisation de ses militants», avoue-t-il. De toutes les façons, au MSP, «on est ouvert à toutes les propositions car si, demain, les partis de l'Alliance décident de faire liste commune, nous sommes prêts à y adhérer». Pour le moment, l'Alliance reste un instrument politique destiné à la réalisation du programme du président Bouteflika, sans autres prérogatives, laisse-t-il entendre. Le MSP est partant pour une révision de la Constitution, pour «plus de démocratie» mais, «on est déjà dans un système présidentiel; pourquoi alors une révision?». On ne sait plus où l'on est. Les retards? «Il y a beaucoup de difficultés, il faut 9 mois -le temps d'une grossesse- pour constituer un gouvernement, rappelez-vous», soutient-il. Abdelkrim Dahmane, considéré comme proche de Boudjerra Soltani, estime que ce dernier ne fait que son devoir de citoyen en allant témoigner au procès de la banque El-Khalifa, pourvu que toute la lumière soit faite sur l'affaire. L'affaire en soi «ne porte aucun préjudice au parti» qui a fait du slogan de la «corruption-stop» son cheval de bataille; bataille qui va continuer jusqu'à 2009 et même au-delà. «Elle va prendre le pas sur le terrorisme», ajoute-t-il. Comme on le constate, le MSP ne s'est pas encore fait une idée précise des thèmes politiques de l'heure; il attend que les autres s'expriment pour donner du tonus au débat. Le MSP ne vous dira jamais les choses clairement, même si vous l'invitez à En toute franchise.