Il n'est pas dit que les indépendants resteront les bras croisés, bien au contraire. Les législatives approchent et Tizi Ouzou est saisie, au même titre que les autres réglons du pays, d'une certaine fièvre. Du moins, beaucoup de personnalités et quelques partis politiques ont commencé les contacts et aussi ont tracé une sorte de guide afin de mieux investir la région. Certes, la population, dans sa majorité, assiste amusée à ces sorties et se demande avec malice avec quels arguments ou arguties les partis vont essayer de les amener â voter pour leurs listes et ainsi appuyer ces futurs élus à être des personnalités. Du côté des partis ayant pignon sur rue, tels le FFS et le RCD et malgré certaines analyses à la limite de l'absurde, car s'appuyant plus sur leurs désirs que sur la réalité du terrain, et donnant la population plus ou moins intéressée par l'acte électoral ou alors en rupture de ban avec les anciens partis de la région, en fait et jusqu'à ce que des instituts spécialisés dans le sondage fassent un travail scientifique, on ne saurait que reproduire les affirmations des responsables de ces formations et ce, sans préjuger des éventuels résultats de ces forces politiques. De fait, le vieux parti du FLN a, certes, gagné des sièges lors des dernières élections, notamment les locales et le concernant, on peut affirmer que ce parti a fait beaucoup d'avancées dans cette région. Mais pour les autres, tous les autres, c'est encore le brouillard. Le RND a, certes, développé sur le terrain un gros travail d'approche envers les citoyens et en certaines régions ce travail semble payer, mais il faut souligner que pour le moment, c'est encore loin de la coupe aux lèvres. L'autre parti politique qui ne s'arrête pas de se poser en alternative politique n'est pas encore agréé. C'est le parti fondé par M.Amara Benyounès, lequel n'arrive apparemment pas à sauter l'obstacle administratif. Aussi, M.Benyounès semble donc obligé de se rabattre sur une autre démarche, celle des listes parrainées par un autre parti. Un pari qui semble difficile à gagner étant donné que les forces politiques autrement rompues au terrain vont devoir vraiment mouiller la chemise pour voir leurs listes agréées par une population de plus en plus critique et exigeante. Les partis islamistes tels le MSP ou encore le MRN, ne semblent guère en mesure de peser sur les résultats dans la région. Le MSP n'ayant en fait que quelques militants et sympathisants dans trois villes de la région: Draâ Ben Khedda, Draâ El Mizan et Tizi Ouzou, mais sans réel poids, alors que le MRN est carrément le parfait inconnu. Il n'est pas dit que les indépendants vont rester les bras croisés, bien au contraire, d'ores et déjà, des rumeurs courent sur des listes comprenant des éléments des archs ou ayant la bénédiction de ce mouvement. Par ailleurs, on ne saurait affirmer que ce mouvement participera au rendez-vous électoral, car il semble que les uns et les autres ne se soient pas encore totalement mis d'accord sur la voie à suivre. Ceci dit, il faut également souligner le désormais manque de prégnance sociale de ce mouvement. Des listes diverses il y en aura certainement, mais quelle chance auront ces illustres inconnus et surtout quel sera l'impact des partis sur les populations. Là est la question. Il n'est pas interdit de faire des prévisions et de dire que la majorité des électeurs ne vont guère être fascinés par les sigles, mais opteront surtout sur les personnes. Rencontré à Tizi Ouzou, un groupe de citoyens a bien voulu donner son avis et soutenir que «l'heure est désormais au choix des personnes et non plus au vote les yeux fermés». Pour Meziane de Maâtkas «le prochain vote se fera en fonction des noms que comporteront les listes. Pourquoi voulez-vous que l'on vote pour des personnes choisies par des militants? Si ces noms arrangent les partis ils n'ont qu'à voter pour eux.» Ahmed de Tigzirt dira «Bien sûr que je voterai pour les candidats de mon parti, mais cela reste un choix partisan!» Mohand dira pour sa part que «les élections arrangent surtout les partis et les populations attendent surtout que les choses se passent dans la paix et le calme!» La Kabylie espère et souhaite que les meilleurs gagnent et sachent représenter dignement la région.