«Je ne suis pas là pour opposer les Français issus de l'immigration aux Français de souche, mais pour les faire vivre ensemble», a déclaré le candidat de l'UDF. À un mois de l'élection présidentielle en France, la campagne électorale s'accélère de plus en plus. Après la validation de leur candidature par le Conseil constitutionnel, les douze candidats intensifient leurs sorties sur le terrain. Mais, d'ores et déjà, la course sera rude entre les trois principaux acteurs de la scène politique française, à savoir le représentant de l'UMP, Nicolas Sarkozy, la candidate socialiste, Mme Ségolène Royal et le centriste de l'UDF, François Bayrou. Lors de son premier grand meeting au Zénith, mercredi soir, M.Bayrou a séduit les 7000 personnes environ qui remplissaient la salle. Estimant qu'il porte du sang neuf à la politique française et à la France, l'ancien ministre de l'Education n'a pas cessé, tout au long de son meeting, de lancer des tirs croisés à l'encontre de ses deux principaux rivaux de l'UMP et du PS. «Les défenseurs de l'UMP veulent faire de la France une Amérique. Ceux du PS voudraient faire de la France, la Scandinavie. Il est temps de montrer à ces gens que la France n'acceptera d'être que la France,» a-t-il avoué, en invitant ces deux courants à quitter le pouvoir. «La France a besoin que ces deux partis au pouvoir depuis vingt-cinq ans, sortent du pouvoir, du confort du pouvoir de l'opposition...» Se considérant être le seul candidat rassembleur et unificateur, l'orateur a annoncé qu'il n'est pas là pour opposer la gauche à la droite, mais pour les amener à vivre ensemble. Pour l'immigration et les problèmes d'intégration, M.Bayrou se montre «compréhensif» et conscient de la complexité de la question. «Je sais et je suis conscient de ce que c'est d'être une minorité. Je comprends bien ce que c'est d'être de peau noire, que d'avoir un nom arabe ou africain, d'être musulman ou (...). Je ne suis pas là pour opposer les Français issus de l'immigration aux Français de souche, mais pour les faire vivre ensemble. Si on continue à dresser les Français les uns contre les au-tres, nous continuerons à décliner ensemble.» Au sujet de la situation au Moyen-Orient et au Proche-Orient, le candidat centriste s'est dit solidaire des peuples irakien, soudanais et palestinien (sans le citer) qui traversent des situations difficiles. Ainsi, il a tenu à dénoncer, voire condamner, le silence radio des pays puissants, notamment européens sur les génocides dont sont victimes de nombreux citoyens dans les pays arabes. «J'ai salué l'action de Chirac au moment de la guerre en Irak. Il a, à cet instant, bien servi la France,» a-t-il dit. Afin de conforter davantage sa politique envers cette région, l'orateur a estimé que le seul souci des pays puissants n'est autre que d'exploiter les richesses pétrolières et les matières premières dont disposent les pays arabes. «...Appelons un chat un chat. Tout ce qui se passe en Moyen-Orient, c'est pour le pétrole et les matières premières.» a-t-il avoué, avant de crier «Ne nous laissons pas faire!» Concernant le Proche-Orient, M.Bayrou, a lancé: «Je pourrais dire autant, au moins autant, de ce qui s'agite et se trame comme menace, comme déstabilisation dans cette si sensible région du monde.» Pour le candidat de l'UDF, le Vieux Continent est appelé plutôt, à vivre en cohabitation avec les populations de cette région. À ce titre, il estime que l'Europe et le reste du monde ont besoin des pays du Proche-Orient et du Moyen-Orient et que ces derniers ont besoin, à leur tour, de l'Europe. L'autre situation difficile que vit le Soudan, la tragédie du Darfour, a été évoquée par le candidat centriste. «Imaginez ce que pourrait être au Darfour une action concertée, volontaire, des pays européens et particulièrement la France et la Grande-Bretagne», a-t-il déclaré.