Un consensus semble se dégager autour de la proposition du prince héritier saoudien Abdallah Ben Abdelaziz. La déclaration faite par le prince héritier saoudien Abdallah Ben Abdelaziz au New York Times, continue de susciter des réactions positives dans le monde arabe. Ainsi, le dossier palestinien doit sensiblement changer de registre pour redonner à l'angle politique de la question tous ses droits. Face au mutisme international, et singulièrement arabe, il fallait faire quelque chose pour briser le meurtrier tête-à-tête israélo-palestinien qui n'a que trop duré. Aussi, l'initiative du prince héritier saoudien semble venir à temps en cassant ce cercle vicieux et en replaçant la communauté internationale face à ses responsabilités. Dans sa déclaration au quotidien new-yorkais, le prince Abdallah n'innove en rien cependant se contentant de reprendre à son compte les fondements de restauration de la paix selon le principe «La terre contre la paix». Ce qui n'est pas nouveau compte tenu du fait que ce principe est le fondement même de la conférence de Madrid de 1991 et de l'accord intérimaire israélo-palestinien de 1993. En réitérant qu'une normalisation entre les Etats arabes et Israël ne pouvait se réaliser que dans la perspective de l'évacuation par l'Etat hébreu des territoires palestiniens (y compris El-Qods-Est), du Golan syrien et de l'enclave libanaise de Chabaâ qu'il occupe depuis 1967, le prince Abdallah n'a fait que mettre le doigt sur une réalité que l'on a par trop tendance à ignorer. Si l'on note, sans surprise, le soutien apporté par l'Autorité autonome palestinienne à l'initiative que l'Arabie Saoudite compte soumettre au prochain sommet arabe de Beyrouth (25/28 mars), il convient de relever qu'elle rencontrera aussi un écho favorable auprès des capitales arabes y compris Alger. Ainsi, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Belkhadem, a affirmé jeudi que «l'Algérie accueille favorablement l'initiative du prince héritier saoudien, Abdallah Ben Abdelaziz, pour l'instauration de la paix au Proche-Orient». S'exprimant lors de l'émission «Tahaoualat» de la chaîne I de la Radio nationale, M.Belkhadem relève que cette «initiative a eu un écho favorable auprès de plusieurs dirigeants occidentaux» et est «appréciée par l'Algérie qui souhaite voir cesser les souffrances du peuple palestinien, et Israël restituer les territoires occupés à leurs propriétaires arabes légitimes et permettre aux Palestiniens d'instaurer leur Etat avec El-Qods pour capitale». Précisant que l'initiative du prince héritier saoudien s'inscrit «dans le contexte de la conférence de Madrid de 1991 qui atteste le principe de la ‘‘terre contre la paix'' comme principe fondamental». Abdelaziz Belkhadem souligne: «Les pays arabes sont tout à fait disposés à réaliser la paix pour peu qu'elle soit globale et juste, notamment avec la restitution des territoires occupés à leurs propriétaires légitimes.» Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué, par ailleurs, que «les souffrances du peuple palestinien interpellent la communauté internationale, car il est inconcevable que les massacres de nos frères en Palestine, les assassinats de leurs dirigeants et la destruction de leurs infrastructures se poursuivent alors que le monde est silencieux face aux crimes d'Israël contre le peuple palestinien». Les diverses prises de position arabes confortent de la sorte les Saoudiens dans leur démarche à trouver une issue au conflit entre les Arabes et Israël. Il ne fait point de doute que «l'initiative saoudienne» pour le Proche-Orient éclipsera les autres points à l'ordre du jour du sommet arabe de Beyrouth.