Le divorce sera certainement consommé avant le congrès national, prévu les 25, 26 et 27 mars prochain Rien ne va plus au sein du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Le conflit latent qui a, et depuis quelques mois déjà, couvé au sein de ce syndicat, va s'exacerber encore davantage dans les jours qui viennent. Le divorce sera certainement consommé avant le congrès national, prévu les 25, 26 et 27 mars prochain. Ainsi, cette rencontre ne fera que confirmer la scission déclarée à la veille du mouvement de grève nationale du 11 mai 2006. C'est à partir de cette date que les choses ont commencé à dériver. En effet, à cette époque, le Cnes était divisé en deux groupes, les partisans et les opposants d'une grève nationale. Et c'est, en fin de compte, les partisans du mouvement de débrayage qui ont eu gain de cause, puisque plus de la moitié des établissements universitaires sur le territoire national étaient paralysés. Contacté hier par téléphone, le coordinateur national du Cnes, Ali Boukaroura, est revenu sur l'atmosphère ayant drainé la scission au sein du syndicat des enseignants du supérieur. «Le 11 mai 2006, la justice algérienne s'est prononcée sur l'illégalité de notre grève. Nous n'avions, à l'époque, qu'à nous soumettre. Mais quelques sections ont refusé de se plier à cette décision. C'est pourquoi nous avons décidé de geler leur activité», a rappelé M.Boukaroura. Celui-ci a fait remarquer, en outre que «les portes sont ouvertes à ces sections gelées si elles veulent réintégrer le syndicat». Il faut savoir que les sections gelées, selon M.Boukaroura, sont celles de l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (Usthb), de l'Université des sciences et de la technologie d'Oran (Usto) et enfin la section syndicale de Blida. Celles-ci se sont réunies autour de la coordination nationale du Cnes. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, la coordination nationale de la section Cnes de l'Usthb, estime que le 3e congrès du Cnes n'augure que d'un scénario de domestication du syndicat. «Ce qui est actuellement préparé, lit-on dans le document, ce n'est plus un congrès d'adhérents, comme en 1997 et 2004, mais une configuration singulière avec une part disproportionnée accordée aux structures, où les débats d'idées sont exclus d'avance, et des majorités automatiques artificiellement constituées». Les rédacteurs de ce document estiment, en sus, que si la situation continue à prendre la même vitesse que celle adoptée actuellement, la situation des enseignants du supérieur risquent de demeurer encore dans la même case dans laquelle elle se retrouve maintenant. A leur avis, l'augmentation spécifique du salaire de l'enseignant du supérieur risque de tarder à venir. D'autant plus que l'agenda politique des pouvoirs publics affiche complet tout au long de cette année, notamment avec les élections législatives et locales. Il convient de souligner, enfin, que la section Cnes de l'Usthb tiendra aujourd'hui une réunion dans laquelle figurent le projet de programme d'action pour l'année 2006-2007, ainsi que la situation organique et perspectives pour le congrès national qui se tiendra à la fin du mois de mars prochain.