Il souhaite aider «l'Algérie, avant d'autres Etats» à développer son industrie nucléaire civile. La dernière crise gazière entre la Russie, l'Ukraine et la Géorgie, aura inspiré les principales capitales européennes. Pour que le même scénario ne soit pas réédité, les compagnies italiennes, espagnoles, françaises et britanniques, dans le but de diversifier leurs fournisseurs - puisqu'elles étaient exclusivement dépendantes de Gazprom - se sont tournées vers l'Algérie. C'est dans cette optique que le candidat français à la présidentielle française, M.Nicolas Sarkozy, souhaite aider «l'Algérie, avant d'autres Etats» à développer son industrie nucléaire civile, pour peu que la France bénéficie du gaz algérien. M.Sarkozy s'est surtout exprimé en tant qu'ex-ministre de l'Economie, donc fin connaisseur des potentialités énergétiques que recèle l'Algérie. «Je souhaite proposer à l'Algérie, avant d'autres Etats, de l'aider à développer une capacité nucléaire civile». Le ministre-candidat a aussi souhaité que cette coopération nucléaire soit accompagnée «d'un partenariat sur l'exploitation des champs gaziers», d'autant plus que la proximité est un atout à exploiter pleinement. Sarkozy propose d'aider l'Algérie «à acquérir la technologie nucléaire, estimant que le développement du Sud passe par l'accès à l'énergie et donc au nucléaire», a-t-il poursuivi, soulignant que «l'énergie du futur n'a pas à être la possession exclusive des pays les plus développés dès lors qu'un système de garanties peut fonctionner efficacement». En fait, le ministre candidat n'a fait que réitérer l'un des principes du gaullisme faisant de l'Afrique l'un de ses principaux partenaires économiques. Par ailleurs, la déclaration de Sarkozy intervient quelques jours seulement après le sommet France-Afrique, tenu à la fin du mois de février à Paris, et au cours duquel le président sortant, Jacques Chirac, a fait ses adieux à ses pairs africains. Pour aider le continent africain, M.Sarkozy a préconisé une réflexion sur les moyens d'anticiper les crises, de les prévenir, avec l'Union africaine, partenaire incontournable. Il s'agira de renforcer les capacités de l'Afrique dans le maintien de la paix, lui permettre d'être représentée au Conseil de sécurité et surtout de lui fournir une assistance technique dans tous les domaines du développement, à commencer justement par l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins purement pacifiques. Pour M.Sarkozy, les garanties existent pour que des pays n'utilisent pas cette source à des fins militaires, citant le «péril» iranien. Cependant, tout en se disant opposé à la prolifération du nucléaire à des fins militaires, Sarkozy a défendu «les intérêts vitaux de la France» qu'elle doit protéger «à l'extérieur de l'Hexagone» par la dissuasion nucléaire et la consolidation de son programme d'équipement pour lequel il envisage, s'il était élu, de consacrer 2% du PIB de la France. Par ailleurs, et en matière de nouveau redéploiement géostratégique, M.Sarkozy prône l'avènement d'une Union méditerranéenne, permettant aux pays de la rive nord et sud de la Méditerranée de se «retrouver». Une union vue comme «le pivot entre l'Europe et l'Afrique» et devenant «dans la mondialisation, le contrepoids de l'Amérique et de l'Asie». Il ira loin, puisqu'à ses yeux, l'échec du processus de Barcelone et des difficultés auxquelles est confrontée l'Union du Maghreb arabe (UMA), rendent nécessaire une nouvelle alternative. C'est l'objectif même de la création de l'Union méditerranéenne qui «aura vocation à travailler étroitement avec l'UE, et un jour, à avoir avec elle des institutionscommunes».