La route qui mène vers l'hémicycle est déjà jonchée de peaux de bananes. Tout porte à le croire au vu de l'image que donne la scène politique locale. Les appréhensions sont portées sur les entraves administratives. Toutes les facilités seront mises au profit des postulants et partis pour mener à bon port les élections du 17 mai, nous a renseigné un responsable de l'administration locale. La question est donc élucidée. S'agissant des partis politiques, leur participation est rituelle aux élections. Ils sont plusieurs militants qui ne cachent pas, paradoxalement, leurs certitudes et appréhensions quant aux surprises de dernière minute au vu des tractations qui commencent à voir le jour. Le premier parti politique à connaître une «certaine zizanie» est le FLN. Les réfractaires ont annoncé la couleur et les intentions sont dévoilées. Ce sont les forces «hétéroclites» qui ne convergent vers aucune idée, exception faite, qu'elles déclarent se soumettre à leur hiérarchie. Il s'agit bien et en premier lieu de la frange faible mais résistante, guidée par le colonel Abid, qui ne rate aucune opportunité pour se proclamer comme étant la partie représentative. La deuxième faction est celle qui entoure le groupe de Brahma Djelloul (ex-président de l'APW, ex-mouhafadh et actuellement sénateur). Le groupe de ce dernier est constitué, essentiellement, depuis son délogement de la mouhafadha, des élus locaux et certains cadres du parti. Une symbiose règne au coeur de cette équipe. A défaut donc, d'un minimum de consensus ou d'un simulacre d'entente, le FLN vit au rythme des tirs croisés et chacune des deux factions tire à boulets rouges sur l'autre. Malgré une certaine fidélité affichée lors des sénatoriales du 28 décembre 2006, le FLN sombre sous les effets d'une situation née des élections de mai 2002. La crise s'est accentuée à partir des élections locales de la même année, puis elle s'est aggravée. Des clivages sans précédent se sont constitués. Le FLN d'aujourd'hui est miné par les luttes intestines où le leadership est monnaie courante. La réunification des rangs a été jetée aux oubliettes depuis 2002. Malgré les tentatives de l'instance exécutive, cette notion n'a vraiment pas suscité un intérêt particulier chez la base militante. Le dernier test de l'instance exécutive du FLN a eu lieu, il y a 10 jours, avec la tentative du responsable de la communication, Saïd Bouhedja, de ramener les deux franges antagonistes à la raison. En vain. L'échec de la démarche va pousser la direction du vieux parti à prendre le dossier de la même manière que les élections sénatoriales. L'instance exécutive s'assignera donc la mission de confectionner, à partir d'Alger, la liste des candidats d'Oran aux législatives. Tel a été le cas pour les sénatoriales de décembre de l'année dernière. Sauf qu'au niveau local, l'alternative qui paraissait idoine est la constitution d'un directoire de wilaya composé de notables et personnalités pour gérer la circonstance. Le parti de Louisa Hanoune, semble, lui aussi, sombrer dans le jeu électoraliste et en toute vraisemblance, il est sévèrement secoué à la veille des joutes. En effet, au courant de la semaine dernière, un groupe de militants, se prétendant méprisés, voire marginalisés, ont signé une démission collective. Pour ce cas, la patronne du PT a tranché définitivement lors de son passage à Oran en remettant les pendules à l'heure. Elle a déclaré que son parti, «n'a jamais exclu ni méprisé un quelconque militant actif», avant d'ajouter que sa formation ne s'inscrit pas dans la logique des divergences électoralistes, le PT fait de la politique. Le Rassemblement national démocratique (RND), s'impliquant lui aussi et, à son accoutumée, dans les élections, tente vaille que vaille de rattraper le terrain perdu. Il a annoncé la couleur lors de la célébration de son dixième anniversaire. Il est vrai que les sénatoriales du mois de décembre 2006 ont été un coup dur pour la formation d'Ouyahia, sauf qu'il est constaté, de visu, que son intérêt pour les législatives est l'une des préoccupations majeures de l'heure des Rndistes. Aussi bien pour le FFS que le RCD, ces deux partis s'inscrivent dans l'opposition, mais aussi dans les élections. Ces derniers connaissent une certaine léthargie, à l'exception de quelques activités timides.