«Je veux donner ici, à Paris, une image positive d'un héros qui reflète la personnalité algérienne», a déclaré l'auteur. A Paris, Hawas, personnage principal du roman La Dernière prière de Hamid Grine, continue sa balade littéraire. Après avoir subjugué les Algériens d'une part, et après l'écho favorable qu'a eu le roman à l'occasion du Salon maghrébin qui s'est déroulé à Paris le mois dernier, d'autre part, l'auteur a pris son bâton de pèlerin, en tenant par la main son personnage Hawas, pour faire connaître son roman aux étrangers. A l'occasion du Salon du livre qui se poursuit cette semaine Porte de Versailles à Paris, Hamid Grine a organisé, hier soir, une vente-dédicace au stand du collectif des écrivains algériens. «La dernière fois, au Salon maghrébin, j'ai été surpris par le nombre de lecteurs, aussi bien européens, que français d'origine algérienne, qui connaissent bien le roman», a déclaré l'auteur. Un voyage de Hawas, qui tombe au bon moment. Le roman s'adresse aussi bien à la communauté algérienne installée en Europe qu'aux étrangers. A travers ce roman, l'auteur leur offre une occasion de connaître et de découvrir, plus ou moins, la personnalité algérienne à la simple lecture de ce roman. Après le résultat de la tragédie nationale, l'Algérien reste, d'après l'auteur, ambigu dans sa personnalité. Ainsi, Hamid Grine estime qu'il répond à certaines questions, souvent abordées, sur l'identité algérienne. Pour l'auteur, c'est juste un clin d'oeil sur un vrai Algérien, à qui on a voulu donner une image négative à la suite de ce qu'a vécue le pays. «Ma présence ici au Salon du livre de Paris s'inscrit à travers trois démarches très importantes. Primo, donner une image positive d'un héros qui reflète la personnalité algérienne. Autrement dit, je présente un Algérien fier, rebelle, heureux d'appartenir à ce beau pays, qui va vers ce monde, sans complexe et sans préjugé. Hawas est ici à Paris dans la peau d'un Algérien typique, mais pas d'un Algérien avec un accent parisien. Secundo, je cherche à représenter et à promouvoir le roman et la littérature algériens. Tertio, c'est une occasion de me faire connaître», a-t-il dit. Dans une longue interview publiée dans les colonnes de L'Expression, l'écrivain journaliste a déclaré: «Les étrangers nous voient d'une façon très négative. Mais quand ils viennent ici, ils sont déconcertés par une chose: le décalage entre ce qu'ils ont cru et ce qu'ils ont vu. L'Algérien est éminemment sympathique et profondément généreux, j'y crois. Il est aussi positif, pour peu qu'il soit valorisé. Qu'il ait les conditions nécessaires pour s'exprimer.» Comme l'a assez bien dit l'auteur, ce Salon du livre de Paris est une opportunité par excellence pour faire sortir la littérature algérienne de l'ombre. A l'instar des autres pays, le temps est venu pour que le roman algérien trouve sa place dans les bibliothèques étrangères. Les quelques éditeurs et auteurs rencontrés à cette occasion se plaignent de l'absence de soutien et des mauvaises conditions financières pour promouvoir la littérature algérienne. Faut-il attendre uniquement un événement de ce genre pour présenter notre littérature aux étrangers? Et ce n'est pas tout, le comble, on a appris que c'est l'ambassade de France à Alger qui a pris en charge la majorité des éditeurs et des écrivains qui ont pris part à ce Salon. «Depuis maintenant 14 ans, c'est l'ambassade de France à Alger, qui prend en charge notre présence au Salon du livre de Paris. Hormis quelques éditions, la plupart est présente ici grâce à l'apport et au soutien de l'ambassade de France à Alger», a déclaré Mme Radia Abed, directrice générale des éditions Sedia.