Ils vont mener, tambour battant, une rude campagne pour charmer un électorat, souvent lassé par les promesses non tenues. A j-1 de l'expiration du délai officiel de dépôt des listes électorales au niveau du Conseil constitutionnel, les formations, décidées à prendre part aux élections législatives du 17 mai, s'entêtent à préserver le suspense, sur le profil de leurs candidats. Le black-out, c'est le mot d'ordre imposé par le secrétaire général du FLN, M.Abdelaziz Belkhadem à ses militants à ce propos. Choix stratégique, assurément, qui témoigne aussi de la complexité de la tâche à laquelle fait face la direction du parti. En effet, rien d'officiel n'a filtré, au moment où nous mettons sous presse, sur les candidats retenus pour cette bataille électorale. L'on ne sait pas encore si M.Belkhadem se présentera à Alger. Seule certitude, l'ancien président de l'APN, M.Karim Younès, ne serait pas tenté par une nouvelle députation. Ce dernier est sorti de son silence pour démentir les rumeurs. Selon certaines indiscrétions, la levée de l'embargo sur les listes était prévue pour hier soir (vendredi). A l'image du FLN, le Rassemblement national démocratique n'a pas voulu dévoiler ses cartes. Son secrétaire général, M.Ahmed Ouyahia, a invité les observateurs à faire preuve de patience, en annonçant la publication, dimanche, sur le site du parti, des listes intégrales. Quelques bribes d'informations que nous avons récoltées, font état de la participation de plusieurs ministres comme tête de liste, à l'image de MM.Boubekeur Benbouzid, Yahia Guidoum, Mohamed Maghlaoui, Chérif Rahmani. Consciente que le 17 mai dessinera le contour d'une nouvelle configuration politique, cette formation a voulu anticiper en maintenant ses cadres dans les cercles de décision. Par ailleurs, même si la décision est prise, le RND garde soigneusement l'anonymat sur son candidat dans la wilaya d'Alger. De leur côté, les cadres du MSP se sont montré très surpris par la déclaration de M.Soltani, faite jeudi, sur la Chaîne II, faisant état de la probable désignation de M.Amar Ghoul en tête de liste du parti à Alger, si MM.Belkhadem et Ouyahia se présentent dans la capitale. «Nous n'avons pas des listes conditionnées. Notre choix ne devrait pas être lié à celui de nos partenaires dans l'alliance», nous informe M.Abderrahmane Saâdi, vice-président du parti. M.Lakhdar Rabhi, membre du bureau exécutif d'Alger, est désigné, rappelle notre interlocuteur, comme tête de liste. Saâdi nous informe, par ailleurs, que la commission nationale des candidatures a reçu plusieurs recours émanant des wilayas, citant Mostaganem et Biskra. Des recours qui concernent la forme et la procédure et non pas les candidats. Par ailleurs, nous apprenons que ladite commission diffusera les listes finales au niveau des bureaux régionaux, demain matin. Le PT a, lui, donné un avant-goût du le profil de ses candidats, en annonçant que 14 femmes chapeauteront les listes du parti le 17 mai. Les élections législatives mobilisent les partis politiques, en amenant beaucoup d'entre eux à sortir de leur tanière. Mais surtout à organiser leur congrès, à l'image de l'Alliance nationale républicaine (ANR), qui s'est alliée avec l'UDR et le MDS. C'est le cas aussi pour AHD 54. Le RCD ou le Mouvement de l'entente nationale font parler d'eux et sont invités par les médias lourds. D'autres, comme le FFS ou El Islah, tendance Djaballah, vont briller par leur absence et ouvrir peut-être les portes grandes aux candidats indépendants, lesquels inquiètent les partis qui n'ont pas manqué d'attirer l'attention de l'opinion publique sur cette question. Certains, à l'image du RND, appellent à la révision des procédures d'habilitation des candidatures pour les prochaines échéances. Concernant les prévisions, M.Moussa Touati, président du FNA, vise loin et table sur 50 sièges, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Boudjerra Soltani, a affirmé, jeudi, que sa formation prévoyait d'obtenir 30% des sièges à l'Assemblée populaire nationale (APN), environ 90 députés. Le FLN mise sur la majorité, Ouyahia, plus pragmatique, n'envisage pas une majorité hors de l'alliance. Ces formations vont mener tambour battant, une rude campagne pour charmer un électorat, souvent lassé par les promesses non tenues.