Il révèle avoir demandé aux autorités algériennes de faire preuve de réciprocité concernant la délivrance des visas pour les Français. «Notre objectif est de faciliter la circulation des personnes entre l'Algérie et la France, sans perdre de vue l'autre souci, celui de limiter l'immigration illégale. Il nous semble que ces deux préoccupations sont tout à fait compatibles», affirme l'ambassadeur de France en Algérie, M.Bernard Bajolet. Aux plus perplexes, l'invité de L'Expression atteste que la France a pesé de tout son poids pour amener ses partenaires européens à réviser la procédure d'octroi des visas pour les ressortissants algériens, jugée, lourde, et, de surcroît, discriminatoire, puisqu'elle ne s'applique ni aux Tunisiens ni aux Marocains. «Les choses, estime-t-il, se sont déjà améliorées, je pense qu'elles vont continuer dans ce sens.» La première décision prise pour faciliter la circulation des personnes entre les deux pays, a coïncidé avec la visite du ministre de l'Intérieur, M.Nicolas Sarkozy, en novembre 2006. Elle concernait la suppression de la consultation préalable des pays européens de l'espace Schengen avant la délivrance de visas aux ressortissants algériens. M.Bernard Bajolet reconnaît, quatre mois après, que cela n'a pas été facile, «parce qu'il fallait convaincre certains partenaires réticents de l'espace Schengen», sans pour autant citer les pays concernés. Mais l'on sait déjà que le volet sécuritaire a été le principal argument évoqué par les Européens pour justifier leur position vis-à-vis de l'Algérie. L'ambassadeur rappelle aussi la mise en fonction d'un nouveau système de délivrance des visas que ses promoteurs qualifient de moderne, d'efficace et de réactif, permettant de réduire les délais inhérents à l'étude des dossiers. Un délai que l'ambassade espère voir baisser encore avec la mise en service, au courant de l'année en cours, du visa biométrique, à la condition que les moyens suivent. Le problème reste, néanmoins, posé pour les visas introduits à Nantes, qui représentent un peu plus de la moitié de l'ensemble des visas déposés par les Algériens. «Il faut rapatrier le plus tôt possible ces dossiers à Alger, pour cela, j'ai besoin de renforcer mes effectifs», a-t-il précisé. Sarkozy avait annoncé, lors de sa visite, le transfert progressif à Alger, dès cette année, du bureau des visas pour les Algériens, qui se trouve actuellement à Nantes. Cette mesure permettra aux Algériens de ressentir d'une manière palpable cette évolution. Par ailleurs, l'invité de notre rubrique «A Coeur ouvert avec L'Expression», confirme le bon avancement des travaux pour la reconstruction du consulat d'Oran, qui sera ouvert cette année. «L'équipe est en train de se constituer» note-t-il, se targuant du fait que son ambassade «bénéficie du plus grand budget immobilier dans le monde». D'ailleurs, l'objectif que s'est assigné Bernard Bajolet est d'«arriver à délivrer les visas dans l'immédiat». Une promesse à encourager. Concrètement, le nombre des visas de circulation délivrés par l'ambassade de France a augmenté. En 2006, ils ont représenté près du quart des demandes, soit 34.000 visas octroyés. Cette évolution touche principalement les hommes d'affaires, les universitaires, les médecins, tous ceux qui concourent à la relation franco-algérienne. Dans le même chapitre, M.Bajolet nous révèle avoir saisi les autorités algériennes pour qu'elles fassent preuve de réciprocité en ce qui concerne la délivrance des visas de circulation pour les Français souhaitant se rendre dans notre pays, pour différentes raisons. «Nous avons demandé aux Algériens de faire un petit effort pour régler ce problème», souligne-t-il.