Le nouveau président du mouvement n'a pas caché l'intention de son parti de récupérer la base de l'ex-FIS. La nouvelle direction d'El Islah, à sa tête M.Mohamed Boulahia, nouveau président du parti, promet une rupture avec le discours politique de son prédécesseur, M.Abdallah Djaballah. Premier signe de ce revirement annoncé, les rencontres à huis clos que tient cette direction avec les partis politiques à la veille des échéances électorales. Après le Mouvement de la société pour la paix (MSP), M.Boulahia s'est rendu hier, à Ben Aknoun, au siège du RND pour y rencontrer M.Ahmed Ouyahia, en attendant la réponse de M. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN qui a été destinataire d'une demande d'audience. Boulahia a préféré commencer par les partis de l'alliance «pour prouver notre bonne volonté et expliquer les nouvelles orientations politiques du parti» à la faveur du congrès d'El Harrach validé par le ministère de l'Intérieur. Un choix de taille dont les motivations pourraient répondre au souhait de cette formation de siéger dans le prochain Exécutif. Sans aller jusqu'à confirmer cette lecture, l'invité du Forum de la Chaîne I de la Radio nationale, s'est dit prêt à adhérer à cette démarche. «Chaque parti politique trace dans la priorité de ses objectifs d'arriver au pouvoir, pourquoi voudrait-on priver El Islah de cette chance si ses ministres peuvent donner une nouvelle impulsion à l'Exécutif?», soutient Boulahia qui ne fixe, au préalable aucune condition concrète. L'offre a été rejetée plusieurs fois par Abdallah Djaballah qui fixait un certain nombre de conditions afin d'adhérer à un gouvernement de coalition, l'on citera principalement le droit de nommer les cadres «ministrables». Boulahia estime que c'est ce point reproché au cheikh qui a conduit à son exclusion du parti. L'absence de Djaballah d'El Islah ne risque pas de compromettre les chances de ce parti aux prochaines législatives? «Le scénario d'En Nahda ne se reproduira pas» note Boulahia qui manquait d'assurance, hier, sur les ondes de la Radio nationale. Il souligne que le congrès d'El Harrach s'est tenu avec 2000 personnes contre 1000 en 1999 (congrès constitutif du parti) et que le parti a ficelé les listes électorales pour 47 wilayas (excepté Tamanrasset) contre une trentaine, en 2002. Cela prouve selon lui, que le parti n'est pas mort avec le départ de Djaballah. Aussi, Boulahia rappelle: «nous avons gardé la même direction pour le parti, à l'exception de trois personnes exclues». Il s'agit de MM.Abdallah Djaballah, Abdelghafour Saâdi et Lakhdar Benkhelaf. Par ailleurs, le conférencier n'a pas caché l'intention de son parti de récupérer la base de l'ex-FIS. Le chef de file des redresseurs d'El Islah estime, enfin, que la relation de Djaballah et El Islah relève du passé, et rejette l'idée d'être avec ses collaborateurs «des pions au service du pouvoir».