Si le Président Bouteflika n'apporte pas une réponse claire aux doléances du MSP, ce dernier pourra officialiser son retrait des législatives, condamnant par là même le processus électoral. Le président du MSP, comme il fallait s'y attendre, s'est longuement attardé sur le sujet des législatives. Ainsi, a-t-il commencé par expliciter les raisons qui poussent son parti à menacer de se retirer de la course à la députation. «Que les choses soient claires et transparentes. Le groupe de partis hostiles à la tenue des élections est parfaitement libre d'oeuvrer en ce sens, mais que des cadres relevant du ministère de l'Intérieur s'en fassent les complices, cela est tout simplement inacceptable», commencera-t-il par dire. Cela avant de rappeler que «le Président de la République ainsi que le ministre de l'Intérieur ont été saisis à ce sujet», ajoutant qu'«une réponse est attendue par le parti dans les toutes prochaines heures». Dans le cas contraire, menacera Nahnah, «il y a de fortes chances pour que nous nous retirions de la course aux législatives». Face à une pareille éventualité, somme toute attendue par beaucoup d'observateurs, il ne fait aucun doute que le processus électoral dans son entier en serait sérieusement compromis. Après l'absence particulièrement ressentie du FFS, celle du MSP serait fatale pour les organisateurs de ce scrutin. Nahnah, connu pour ses revirements de dernière minute, laisse la porte ouverte à toutes les éventualités. Il affirme, en effet, qu'«il reste 11 jours avant la date des élections (et que) d'ici à là, d'autres formes d'actions sont prévues par le MSP qui dispose d'une force de mobilisation citoyenne qu'il a déjà eu à montrer par le passé». Pressé de questions sur les détails qui poussent ce parti à tirer la sonnette d'alarme de cette manière, Nahnah dira que son parti «détient des preuves accablantes contre de hauts commis de l'Etat impliqués dans des activités subversives visant à bloquer le bon déroulement des législatives». Et d'ajouter: «Si les destinataires de la saisine du MSP demandent à en savoir plus, ce qui devrait logiquement être le cas, le MSP est prêt à leur fournir les noms et toutes les preuves qui vont avec.» Interrogé également sur le fait que le MSP, depuis le début, s'était montré hésitant par rapport à cette échéance, Nahnah admettra très volontiers le fait, expliquant cela par «la ferme conviction acquise par son parti que beaucoup d'éléments, tapis dans différents circuits de l'administration, oeuvrent à mettre des bâtons dans les roues du Président». Pis encore, Nahanh se dit convaincu que «l'objectif recherché est d'aller vers une nouvelle phase de transition avec tout ce que cela suppose comme graves dérives dont les risques très sérieux d'ingérence étrangère dans les affaires internes de notre pays». Nahnah, ce disant, ne craindra guère d'afficher clairement son soutien au pouvoir en place. «L'essentiel, lancera-t-il en guise de défi, c'est que nous ne soyons pas inféodés à une quelconque puissance étrangère.» Pour finir, le MSP, souhaitant ardemment que le processus aille à son terme, lancera «un appel solennel au peuple pour voter massivement le 30 mai prochain». Il refusera, par ailleurs, de se livrer à la moindre prévision sur les chances de son parti dans la future Chambre basse du Parlement algérien.