Le Front des forces socialistes sortira-t-il enfin de sa léthargie, après la désignation, hier, de M.Karim Tabbou, 33 ans, au poste de premier secrétaire national du parti, en remplacement de M.Ali Laskri? Une question que doivent se poser, aussi bien les observateurs au fait de l'évolution de ce parti que ses militants. Annoncé déjà il ya plusieurs années, un jeune vient enfin de prendre les rênes du plus vieux parti de l'opposition. Karim Tabbou a été désigné par le président du parti, M.Hocine Aït Ahmed, pour peut-être «animer» la campagne de boycott annoncée par le FFS. Dans une déclaration à l'issue du conseil national tenu, hier, à huis clos, au siège du parti, Tabbou, fraîchement installé, fait sa première déclaration: «Nous avons organisé un conseil national extraordinaire qui fait suite à la session ordinaire tenue le 9 mars dans laquelle le parti a pris une position (de boycott) vis-à-vis des législatives» du 17 mai. A cette occasion, «le président (du FFS) nous a envoyé un message, comme il a l'habitude de le faire (...) et il a procédé à une nouvelle désignation du premier responsable du parti, en remplaçant le camarade Ali Laskri par Karim Tabbou, qui est, à partir de maintenant, premier secrétaire national du FFS», a-t-il ajouté. Interrogé sur les motivations de ce changement, le nouveau responsable du FFS a expliqué que «dans les textes du parti, le principe de l'alternance est consacré». Avant de poursuivre qu'«a chaque fin d'exercice d'un premier secrétaire, qui a un mandat d'une année, le président procède à la désignation d'un nouveau premier secrétaire national» Une décision dira-t-il qui «participe à la formation des cadres, de la logique de la circulation des cadres autour des postes de responsabilité et permet aussi un ressourcement du parti». Sur la teneur du message de M.Aït Ahmed au conseil national du FFS, il a déclaré qu'il était adressé «à l'ensemble des Algériens, et particulièrement aux franges qui sont exclues de toute la vie politique, sociale et économique». Je pense que la désignation d'un jeune à la tête d'un parti de l'opposition est, en soi, un message adressé au peuple algérien, a-t-il estimé. M.Tabbou a, en outre, indiqué que la réunion de vendredi a permis d'arrêter un plan de campagne, pour définir la manière par laquelle va se redéployer le parti autour de l'échéance des législatives. Il y a eu un débat et un plan de travail a été arrêté, a-t-il dit. Alors que certains considèrent que la désignation de Karim Tabbou obéit aux dispositions statutaires du parti, d'autres, par contre, évoquent le souci du président du plus vieux parti de l'opposition de contenir la crise que connaît le parti depuis quelque temps. Une crise dont l'onde de choc s'est étendue jusqu'à l'émigration. Que fera donc M.Tabbou? va-t-il poursuivre la démarche de son prédécesseur ou au contraire instaurer un débat autour de toutes les questions engageant l'avenir du parti...et sans le moindre tabou?