Les politiques français sont conscients que ce qui arrive aux pays du Maghreb peut toucher leur pays à n'importe quel moment. Condamnation, irritation, peur et avertissement. Tel est le sentiment que partagent les politiques français au lendemain des deux attentats aux voitures bourrées d'explosifs à Alger. Le président sortant, Jacques Chirac, a dénoncé et condamné «avec la plus grande fermeté», cet acte terroriste. Au-delà de la condamnation de la classe politique en France, on tire la sonnette d'alarme. On craint de voir l'onde de choc des attentats d'Alger, atteindre l'hexagone. Surtout que ce pays vit sous l'effet d'un événement politique majeur, à savoir, l'élection présidentielle. Les événements tragiques d'Alger se sont produits dans le même contexte électoral, à un mois des législatives du 17 mai prochain. Pour le ministre de l'Intérieur, François Baroin, la France est à une dizaine de jours du premier tour de la présidentielle, sous une sérieuse menace. «La France est sous une menace réelle, variée, plurielle», a annoncé le ministre. Avant d'alerter les Français à être vigilant. «L'actualité récente montre qu'il faut être d'une extrême vigilance.» A une semaine de la fin officielle de la campagne électorale, le Quai d'Orsay, a appelé à renforcer les mesures de sécurité lors des meetings électoraux, ainsi que dans le permanences des partis et des candidats. Pour Baroin, la vigilance doit être de mise dans tous les lieux du territoire français et en tout moment. De leur côté, les candidats à l'Elysée, ont réagi, dans leurs différentes interventions, à ces attentats. Expérimenté dans le domaine sécuritaire, ayant été à la tête de l'Intérieur, le candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a averti, dans une intervention sur Europe1, que ce qui s'est produit à Alger et au Maroc, peut toucher tous les pays de la planète. «A mon avis, il serait inconscient de croire que la menace terroriste ne concerne que quelques pays. Ce que vivent ces pays peut nous arriver car, la menace existe et est réelle.» Dans ce sillage, Nicolas Sarkozy, a lancé un appel pour une grande coopération entre les services de sécurité internationaux, afin de «lutter tous ensemble sans merci contre toutes les formes de terrorisme», là où elles se trouvent La candidate du parti socialiste, Ségolène Royal, a exprimé mercredi soir, à partir de Metz où elle animait un meeting populaire, sa solidarité et toute sa «sympathie envers le peuple touché». Mme Royal n'a pas manqué de manifester son «horreur devant ces attentats ignobles». Et de promettre de faire «du terrorisme international, si elle est élue, un ennemi commun». car, ajoute-elle, «les terroristes peuvent frapper à Londres, à New York, à Madrid ou à Alger». Le troisième homme principal de cette élection, le centriste François Bayrou, a fait observer le jour des attentats, lors d'un meeting public à Angers (Nord-Ouest de France,) une minute de silence à la mémoire des victimes du terrorisme. Il a promis à son tour une solidarité sans faille contre le terrorisme quelle que soit son origine. Connu par ses idées extrémistes et par son hostilité aux Arabes et aux musulmans, le chef de file du Front national, Jean-Marie Le Pen, a jugé que la France, est «assise sur une poudrière». Pour le Pen le terrorisme pose un problème à la France, «d'autant qu'on voit se multiplier ce genre d'actions de plus en plus près de nous.» Loin de la surenchère électorale, les présidentiables, ont senti la menace réelle du terrorisme à laquelle est exposée la France, notamment vu sa situation géographique proche du Maghreb.