Le théâtre de Constantine a été inauguré en 1883 à l'époque où l'énergie électrique n'existait pas. Les représentations théâtrales se déroulaient à la lumière des bougies. Le projet de construction a été mené sous la direction de l'architecte Petit. Les travaux d'ornement du théâtre débuteront en 1880 avec l'architecte Paul Gion. Tous les travaux artistiques seront commandés à Paris par le ministre des Beaux-Arts. Le théâtre reste une oeuvre remarquable. C'est le premier monument public construit à Constantine, il servait à la reproduction de la vie sociale européenne. Il exprime un témoignage au projet de colonisation d'une part et de la relation architecturale contemporaine française d'autre part. Depuis la bâtisse a subi quelques modifications intérieures qui visaient sa meilleure exploitation. En 1996, une première étude du TRC confiée à un bureau d'études français Sodeteg, remise en cause par le maître de l'ouvrage pour l'importance des transformations qu'elle préconisait, n'aboutira pas à la réalisation. Quelques années plus tard, le programme de rénovation du théâtre est repris et l'étude sera confiée à un bureau d'études algérien. Les travaux effectués à l'intérieur du théâtre n'ont pas touché à l'aspect architectural de l'Opéra. Ce dernier est resté intact. Le TRC a été doté d'équipements en électricité, éclairage, sonorisation, chauffage, climatisation et sécurité. L'autre aspect de la rénovation a été le confort des artistes et des spectateurs. Le théâtre de Constantine, qui occupe une place importante dans l'espace culturel de la ville, est un monument architectural d'une valeur inestimable pour les habitants de l'antique Cirta. L'opération de réhabilitation a permis, en plus de la sauvegarde de l'édifice, l'adaptation et la modernisation du théâtre. De part sa situation en bordure du centre historique de Constantine, le théâtre est un des éléments essentiels de ce site remarquable qu'est la place du 1er Novembre dont les bâtiments officiels, d'inspiration classique, donnent à cette place un caractère harmonieux et équilibré. Afin que la rénovation du TRC ne soit pas une opération ponctuelle, il serait nécessaire de procéder au classement du théâtre comme patrimoine national, ce qui permettra de doter ce monument d'une couverture juridique lui apurant sa situation foncière avec une prise en charge réelle de la part des administrations locale et centrale. Dans ce contexte, le dossier concernant le classement du TRC comme monument historique par l'Unesco a été finalisé et transmis au ministère de la Culture et la Communication.