On relève une nette similitude avec les idées avancées par le FLN lors de son université d'été 2006. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a rendu public son programme électoral: deux feuillets répartis en 60 points dont un préambule qui prend 6 articles. Sur le plan du découpage territorial, on relève une nette similitude avec les idées avancées par le FLN lors de son université d'été 2006. Ainsi, le MSP propose la création de conseils régionaux, de nouvelles wilayas et de nouvelles communes pour assurer la bonne répartition des richesses et la prise en charge des préoccupations des citoyens. Le FLN avait émis le voeu de partage équilibré des entrées fiscales entre les communes, rappelle-t-on, car il se trouve qu'une commune très riche à proximité d'une autre très pauvre, crée une situation inique. Seul un nouveau découpage communal et des investissements équilibrés peuvent réparer cette injustice. Le MSP n'explique pas le pourquoi du découpage proposé. Il demande, cependant, la création de nouvelles wilayas alors que le FLN préfère la décentralisation en donnant aux daïras des prérogatives de gestion. La proposition de conseils régionaux fait son chemin. Mais le MSP ne donne pas de détail. Le FLN, par contre, veut donner à ces conseils un pouvoir politique et de gestion dont les walis ne peuvent en disposer. Il est, également, question d'amendement des codes de wilaya et d'APC, version MSP, pour «une réhabilitation des instances élues» avec «plus de prérogatives» afin d'établir des «rapports de confiance entre le citoyen et l'élu», garantir «la transparence et le contrôle de la gestion des affaires publiques». Idem pour les programmes du Sud et des Hauts-Plateaux. Sur le volet économique, le MSP préconise la création de banques islamiques, «loin des échanges usuriers», en réponse aux aspirations de «larges franges de la société», destinées à assurer des «échanges banquiers propres». Il prône autant un système de crédits sans taux de bénéfice au profit des jeunes, des fellahs et des familles qui ont souffert des aléas de la tragédie nationale ainsi que des élèves sortant des instituts de la formation professionnelle. Il est aussi question d'innovation dans le marché de l'emploi par l'octroi d'allocations de chômage aux chercheurs d'emploi. Dans la même logique, le MSP propose l'allègement fiscal pour les salariés aux faibles revenus ainsi que la sécurisation de la famille, des enfants et des personnes âgées qui devraient réintégrer leurs familles. L'investissement étranger doit prendre en compte l'aspect social tout en préservant la nature. Le programme électoral du MSP met en exergue la sauvegarde des secteurs stratégiques publics pour préserver «l'avenir des générations dans leur droit aux richesses nationales». Sur le plan social, on encourage le mariage précoce par une politique de lutte contre le célibat en actionnant les associations de bienfaisance dans le sens de réactivation des mariages groupés, en supprimant l'annotation «sans emploi» des documents officiels, en octroyant une allocation aux femmes et une réduction des heures de travail. En même temps, le parti veut donner à la femme les premiers rôles dans la société et à tous les niveaux» de responsabilité. L'éducation, la santé, la réforme de l'Etat, la politique étrangère, etc. sont autant d'éléments répertoriés dans le programme succinct du MSP. La politique de défense nationale repose sur la «professionnalisation», la révision du service national qui devrait être plus court et plus rentable en matière de gestion des ressources humaines. Il faudra mettre en place les «bases d'une industrie d'armement défensif» à même de garantir la sécurité nationale, y compris l'industrie nucléaire pour des «objectifs pacifiques». Interrogé sur cet aspect, Soltani a indiqué à la Radio que rien n'interdisait l'industrie nucléaire pourvu que l'Aiea soit informée au préalable. Les programmes électoraux des partis se ressemblent. Les mêmes maux et les mêmes remèdes. On innove peu en matière de propositions. Cette indigence va transparaître en période de campagne électorale. Les électeurs auront tendance à faire leurs choix sur la base de considérations subjectives ou superficielles.