Connu pour ses liens avec le palais royal du Maroc, le journal Al Hayat paraissant à Londres, n'est pas à son premier article contre l'Algérie. Le ministère des Affaires étrangères a démenti hier des informations sur le Sahara occidental publiées par ce quotidien arabe dans son édition datée de vendredi 1er mars, les qualifiant d'allégations. Le journal avait fait état de «l'existence d'une initiative des dirigeants de l'Union du Maghreb arabe pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental». Ce dossier, ajoute la même source, serait discuté «au cours du prochain sommet de l'UMA». L'article, signé par le correspondant du journal à Alger, attribue ce qu'il qualifie de «fermeté du Président Bouteflika sur ce dossier» à des «facteurs internes», dont la «situation en Kabylie». Voulant ainsi dire que Bouteflika essaye de détourner l'opinion publique des événements de Kabylie. Le ministère des Affaires étrangères «dément formellement ces allégations» en insistant sur la constance de la position algérienne depuis l'inscription de la question du Sahara occidental aux Nations unies en 1965. Ces «allégations», déplore encore une fois le ministère des Affaires étrangères, «auraient pu passer inaperçues» si, ce qui est «grave», elles n'avaient pas été ‘‘attribuées'' à des «sources proches du gouvernement algérien». Pour le ministère des Affaires étrangères, l'attribution d'allégations d'une telle teneur à de prétendues sources proches du gouvernement algérien «participe de la manipulation». L'attitude de l'Algérie, à cet égard, a une «position de principe qui n'a pas varié depuis 1965» et qui s'inspire du «soutien au droit des peuples à l'autodétermination», poursuit le ministère. Cette attitude de principe, rappelle le MAE, explique le «soutien inconditionnel» de l'Algérie au plan de règlement de l'ONU et aux accords de Houston conclus entre les deux parties en conflit, en l'occurrence le Maroc et le Front Polisario sous les auspices de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, James Baker. Ce qui irrite Alger, ce n'est pas seulement cette information classique de certains médias arabes, mais leurs allégations répétées et récurrentes qui stipulent que c'est Bouteflika qui a proposé la 4e voie à James Baker. Quant au quotidien El Hayat, il est connu pour ses rapports avec le palais royal du Maroc, notamment sur les dossiers en rapport avec l'Algérie. Sur ce sujet, il a, à son actif, plusieurs articles virulents, particulièrement sur la dernière décennie. La preuve de la connivence entre le makhzen du Maroc et ce journal ainsi que certains autres médias arabes, est la couverture tendancieuse faite sur le voyage provocateur de Mohamed VI dans les territoires occupés du Sahara occidental, en l'occurrence Dakhla et Layoune. A ce titre, beaucoup de journaux paraissant en Angleterre ont été, à l'instar d'Al Hayat, convoités par les services marocains pendant longtemps. Il n'y a qu'à revenir sur les anciennes éditions de ces journaux qui ont été, pendant la décennie rouge de l'Algérie, la tribune des plus grands chefs des groupes terroristes algériens, notamment ceux du GIA. Depuis la visite de M. Bouteflika aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, la presse marocaine, qui y a trouvé un prétexte à sa mesure, s'est carrément déchaînée contre l'Algérie en orchestrant tous les problèmes internes algériens. N'ayant trouvé aucun impact sur l'opinion internationale, et encore moins sur les grandes puissances, tels les Etats-Unis qui viennent d'octroyer un don de près d'un million de dollars au peuple sahraoui, la campagne antialgérienne semble passer à une autre étape. Elle est, en effet, sortie des frontières marocaines pour atteindre des journaux connus pour leurs liens étroits avec les monarchies.