Cinq gardes communaux ont été kidnappés dans la localité de Baghlia, à la limite des wilayas de Jijel et de Skikda, par un groupe terroriste dont le nombre reste difficile à déterminer. Cet enlèvement fait suite a une attaque terroriste d'envergure qui a ciblé un cantonnement de la garde communale de cette localité montagneuse. Avant d'investir les lieux, les assaillants ont pilonné la caserne au heb-heb et à la grenade et truffé les alentours de plusieurs bombes artisanales coupant les axes au cantonnement. Le feu nourri et l'effet de surprise - la région n'a pas connu de tels événements depuis la promulgation de la concorde civile - auront eu raison des gardes communaux qui se sont repliés. Hormis ceux qui étaient de garde, l'ensemble de l'effectif n'était pas armé (les armes étaient dans la chambre blindée). Les terroristes ont fait exploser la porte pour prendre 20 armes de guerre, probablement des fusils d'assaut Kalachnikov. Selon notre source, Il y a de fortes chances pour que les cinq gardes communaux, qui n'ont pas réussi à fuir et qui ont été enlevés, aient été assassinés, selon les pratiques habituelles des groupes terroristes qui gardent rarement des otages en vie. Selon les mêmes sources, cette attaque a été orchestrée par des éléments du Gspc qui, selon toute vraisemblance, tente de se redéployer vers l'Est, le ratissage en Kabylie donnant des résultats probants avec la destruction de plusieurs bases des éléments de Hattab. Cette attaque, selon notre source, vise à acquérir des armes pour compenser celles perdues et enfouies dans les casemates détruites lors des bombardements récents dans les fiefs du Centre, notamment en Kabylie. Cette opération est consécutive à l'élimination de l'émir Gspc de l'Est, Nabil Sahraoui par son rival, Abderezak le para, qui s'est établi dans les zones Est depuis mai 2000 et l'attaque contre le poste-frontière tunisien. Des groupes du Gspc se redéploient dans la région sous l'effet d'une nouvelle configuration marquée par des règlements de comptes entre factions rivales. L'attaque dans cette partie de la wilaya de Skikda vise aussi à lancer un signal vers les anciens éléments de l'AIS, présents entre Skikda et Jijel, afin de les convaincre de rejoindre les maquis du Gspc. Cette région était considérée comme paisible du fait du travail accompli par le frère de Rabah Kébir, un proche de Madani Mezrag, qui avait réussi à convaincre des dizaines d'éléments AIS à déposer les armes. Les spécialistes craignent que cet acte ne préfigure d'autres attentats dans l'Est algérien, notamment dans l'axe Constantine-Jijel-Skikda surtout que des informations font état du ralliement de quatre éléments de l'AIS au GIA qui sont retournés récemment au maquis. Ce qui dénote l'instabilité sécuritaire dans cette région.