Le vote des ressortissants français à l'étranger a reflété, paradoxalement, les positions de chacun des candidats sur les questions de la sécurité intérieure et la politique extérieure de la France. Les ressortissants français au Maghreb ont élu Mme Ségolène Royal comme présidente de la France, avec près de 60% de voix, face au candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy. Les statistiques rendues publiques par le Quai d'Orsay illustrent parfaitement cette préférence, qui malheureusement, pour la candidate socialiste n'a pas joué en sa faveur. En effet, en Algérie, qui a enregistré le plus fort taux d'abstention dans la région (79,4%), Royal a été élue avec 80% des suffrages exprimés. Il est estimé à 70,5% en Tunisie, contre 57,7% en Mauritanie. Deux pays ont, néanmoins dérogé à la règle. Il s'agit du Maroc qui a donné un léger avantage à Sarkozy avec 51,9% de voix et de la Libye 56,7%. Ce résultat est, somme toute logique, selon les observateurs. Sachant que la politique étrangère du futur président a une influence directe sur leur devenir, la communauté française au Maghreb, et à travers son choix pour Royal, a opté pour «l'apaisement». Le PS a tenu un discours très «ouvert», moins répressif sur des questions aussi importantes que celles liées à l'histoire coloniale de la France ou à la lutte contre l'immigration clandestine. Ses positions ont été très appréciées par les Maghrébins qui constituent la plus grande communauté étrangère en France. Un discours applaudi aussi en Afrique où les résultats sont paradoxalement similaires. Excepté l'Afrique du Sud où Sarkozy a eu une victoire triomphale avec 70,1% du suffrage exprimé, le continent noir a emboîté le pas au Maghreb. L'on cite notamment le Niger avec 64% des voix, le Togo 62%, le Sénégal 54%, le Ghana 51,5% et Soudan 57,5%. Le vote des ressortissants français à l'étranger a reflété, paradoxalement, les positions de chacun des candidats sur les questions de la sécurité intérieure et la politique extérieure de la France. A la lecture des résultats, il ressort que les Français vivant dans le Golfe ont choisi Sarkozy, qui lui, n'a pas caché sa volonté de réviser la position de la France sur les différents conflits dans le monde, en se rapprochant vers les thèses des néoconservateurs américains, à leur tête George Bush, lequel a soutenu les régimes des pays du Golfe lors de l'invasion irakienne en 1990. Dans ce contexte, il ressort 52,7% de voix ont élu «Sarko» en Arabie Saoudite, contre 66,8% au Bahrein, 69,4% aux Emirats arabes unis, 68,3% au Koweït. Autres chiffres très symboliques, sont ceux enregistrés, par exemple, à Jérusalem, où le candidat de la droite a connu une victoire écrasante avec plus de 80% du suffrage exprimé, il est plus élevé en Israël avec 90,7% de voix. Deux régions où le PS a connu un échec cuisant, ce qui est loin d'être une surprise. Enfin, l'Afghanistan et l'Iran ont choisi la candidate déchue. Notant que le nombre de la communauté française à l'étranger inscrite était de 821.919. Le nombre de votants a été de 346.310, soit deux fois plus qu'en 2002 (170.518 au second tour du scrutin en 2002). Le taux de participation est moyen, il s'élève à 42,13%. La répartition des suffrages s'établit comme suit: Mme Ségolène Royal:156.480 (46,01%), M.Nicolas Sarkozy: 183.613 (53,99%).