La campagne électorale tire à sa fin. Le dernier virage est amorcé depuis ce week-end qui a connu beaucoup d'activités des candidats. Ces derniers, sans relâche, se donnent à fond la caisse pour courtiser les électeurs encore indécis, donnant lieu à un frémissement qui s'illustre à travers les sorties du MDS, de l'ANR, du PST et des indépendants. Pour sa première participation aux joutes électorales, le parti du défunt Hachemi Chérif, même miné par une crise interne, n'a pas à rougir face aux traditionnelles formations rodées à ce genre d'activités. Conduite par Mme Aoudj Dalila, la liste MDS suscite, chaque jour, plus de curiosité chez les simples citoyens, qui n'ont pas eu l'occasion de voir ce parti à l'oeuvre. Connue pour son parcours de militante pour les droits de la femme et pour l'identité, la tête de liste MDS a su vite s'adapter au discours partisan en soulevant, à chacun de ses passages, les questions sociales, économiques qui tiennent à coeur le gros de l'électorat. Ce qui explique cette mobilisation durant chacune de ses sorties, que ce soit en ville ou en campagne. Le PST, qui a misé sur un syndicaliste de renom à Béjaïa, M.Sadek Akror fait, lui aussi, son chemin. Partout où il passe, il prône une présence constante aux cotés des démunis. Enseignant à l'université de Béjaïa depuis plusieurs années, M.Akror s'est forgé une image qui fait de lui un homme «qu'on n'achète pas». Les étudiants lui reconnaissent cette qualité et c'est d'ailleurs sur ce réseau estudiantin qu'il s'appuie pour mener à bien sa campagne. L'ANR, qui se débat dans une crise interne, vit une situation qui ne diffère pas trop de celle du FLN. Une direction politique qui se démarque d'une liste dite «imposée». Voilà le schéma qui n'empêche pas, au demeurant, les uns et les autres, d'agir. Madjid Bektache, maire de Darguina, et candidat malheureux, par deux fois, aux sénatoriales, se donne à fond pour avoir sa place parmi «les grands». La liste «Fidélité», conduite, elle aussi, par un maire, celui d'Amizour, se distingue par des sorties qui, parfois, n'ont rien à envier à celles des chefs. Nous avons constaté cela à Amizour, Adekar et El Kseur. En effet, Meziane Belkacem jouit d'une estime certaine. Entouré de dissidents du RCD dans plusieurs commune de la wilaya, le candidat tête de liste «Fidélité» dispose d'une importante base. «L'Union» est l'autre liste qui gère assez bien sa campagne. S'appuyant sur un réseau d'enseignants syndicalistes, issus des différentes régions de la wilaya, Louhab Khoullallène, qui est passé du Sete à la Centrale Ugta, développe un discours porté sur les questions liées aux travailleurs dont il dit «porter la voix au Parlement». Il ne cesse de s'en prendre aux partis politiques transformés à ses yeux en «entreprises électorales». Les nouveaux partis politiques non mis à l'épreuve depuis l'ouverture démocratique et les indépendants qui jouissent d'un réseau de soutien façonné dans leurs secteurs respectifs paraissent les outsiders de cette élection. Leur campagne menée jusque-là n'a rien à envier à celle des partis politiques donnés favoris.