De Béjaïa à Jijel en passant par Skikda, le président du MSP a adapté son discours selon la région. Le président du Mouvement de la société pour la paix, Boudjerra Soltani, a dénoncé à partir de Béjaïa où il a animé un meeting, jeudi, les monopoles et les exclusions. Pour Soltani, la sortie de crise passe par une lutte sans merci contre les monopoles, dans leurs différentes formes d'expression et les exclusions. «Ce sont deux fléaux qui font énormément de mal au pays», a-t-il souligné. Mettant sur le même pied d'égalité le RCD, le FFS, le FLN, le mouvement des archs et les autres partis islamistes, il a estimé que «les monopoles sur la langue, la religion, la démocratie, l'histoire, sont devenus des chasses gardées de certains groupuscules». Se voulant porteur de «changement pacifique» en opposition au «changement par la violence et à l'exclusion», il affirme: «Il y'a des responsables qui sont inamovibles à tous les niveaux, dans les institutions, les associations ou la société civile», et d'ajouter «cet esprit saugrenu participe à l'encouragement de la médiocrité, l'incompétence et le clientélisme qui vide le pays de sa véritable substance». Une lyrique à laquelle les présents ont répondu «révisez l'histoire, l'Algérie n'est pas arabe». Campagne électorale oblige, Soltani admet, à contrecoeur, «vous avez raison de revendiquer tamazight». Revenant sur l'historique de Béjaïa, Soltani plaidera pour le «nettoyage» de la région de tous les maux qui la minent. Alcool, prostitution, autant de fléaux à présent dans le collimateur du MSP. Le même discours a été tenu à Skikda où Soltani a exhorté ses militants et sympathisants à oeuvrer pour l'abolition du phénomène des monopoles exercés par des représentants de la classe politique et certains partis. «Nul n'a le droit d'accaparer l'exclusivité dans l'utilisation des notions du pouvoir, de la révolution de Novembre 1954, de l'Islam, de la démocratie, du nationalisme, de l'histoire ou de s'exprimer au nom du peuple dans un but purement électoraliste», a-t-il soutenu. Sur sa lancée, Boudjerra Soltani a plaidé, à partir de Jijel, sur la nécessité de parachever la réconciliation nationale sur les plans juridique et social. L'orateur a, dans ce sens, appelé à l'ouverture d'un débat juridique avec «les égarés qui ont cru, à tort, qu'ils pouvaient régler un problème quelconque par la méthode des explosions et des tueries», tout en soulignant que la véritable solution se situe dans le changement paisible et bien ciblé. La veille, mercredi soir, le MSP a transformé son meeting organisé à Oran, en une véritable tribune à travers laquelle, les principaux intervenants qui se sont relayés, se sont montrés paradoxalement à la fois tançants et séducteurs. La députée Aïcha Belhadjar a axé son intervention sur la couverture sanitaire à Oran, qu'elle juge négligée. Allusion faite implicitement à Amar Tou, tête de liste du FLN avant de s'en prendre ouvertement à l'administration qu'elle accuse, d'ores et déjà, de fraude: «Ne volez pas nos voix, et laissez Oran choisir», sous les applaudissements de l'assistance qui ne cessait de clamer «Allah Akbar».