Les premiers contrats de performance environnementale, qui ont pour objectif la gestion des déchets toxiques émis par les grandes industries, ont été paraphés, hier, par le complexe sidérurgique Ispat et le complexe d'engrais Asmidal de Annaba à l'hôtel El-Djazaïr. En effet, les clauses de la nouvelle loi de finances 2002, qui stipule l'application d'une multitude d'actions allant vers l'amélioration de notre cadre de vie, notamment la fiscalité environnementale fondée sur le principe pollueur-payeur et le contrat de performance qui interpelle les entreprises génératrices de pollution à s'engager volontairement pour une bonne gouvernance gouvernementale, ont été, concrètement, mises en application à travers ces engagements (premier du genre). En fait, Ispat et Asmidal sont les complexes les plus générateurs de pollution en Algérie. Pour preuve, l'entreprise d'engrais rejette annuellement 5.160 tonnes de poussières de cette substance et 1.281 t/an de poussières de nitrate d'ammonium alors que le complexe d'El-Hadjar émet 35 t/an de poussière issue de la préparation du minerai et aggloméré, des hauts-fourneaux de la cockerie et de l'aciérie électrique, 1.220 t/an de matières organiques, 3.000 t/an d'ammoniac, 4.100 t/an d'oxyde de soufre, 6.000 t/an de matières en suspension, ce qui s'avère extrêmement nuisible pour notre environnement et notre santé. La mise au jour de ce volet est devenue, donc, indispensable malgré toute l'obscurité qui l'entoure et ce, afin d'étouffer les graves conséquences, notamment celles relatives à l'émergence, au développement des maladies cardio-vasculaires, dont on a enregistré un taux de 5 à 18% dans la région de Annaba, et à la morbidité respiratoire aiguë (42,3%). Des taux relativement élevés par rapport aux valeurs moyennes nationales qui sont respectivement de 2,1% et de 37,7%. En tout cas, l'application de ce nouveau plan d'action permettra la conciliation entre le développement économique et la protection de l'environnement à travers l'installation de systèmes de dépoussiérage, de distillation et d'incinération des molécules nuisibles ainsi que l'implantation d'usines d'épuration des eaux usées pour limiter les rejets incontrôlés. Le recyclage des déchets, la séparation des résidus assimilés, des résidus industriels et l'information ainsi que la formation des techniciens sur les modalités de gestion, de manipulation, de stockage des déchets dangereux, paraissent, également, parmi leurs engagements. A noter qu'une étude d'impact sur l'environnement a été lancée concernant le premier centre d'enfouissement technique à Djebel Onk à Bir El-Ater (Tébessa). En parallèle, le cadastre national des déchets industriels spéciaux, lancé le 30 octobre dernier, permettra la mise en application du plan national de gestion des déchets industriels.