Le mouvement El Islah s'est effondré n'obtenant que 3 sièges contre 43 dans l'Assemblée sortante. Que sont les islamistes devenus? Ont-ils vraiment perdu du terrain? Sont-ils réellement rentrés dans les rangs? La population a-t-elle rejeté leurs programmes? Des thèses convergent pour les dire sur le «déclin» voire «dépassés». Les résultats des législatives le prouvent. A l'exception du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui a réalisé un bon score (52 sièges), les autres partis de la mouvance islamiste ont connu une régression notable. Le mouvement El Islah s'est effondré perdant 40 sièges après avoir totalisé 43 sièges lors de l'Assemblée de 2002. Certes, le mouvement En Nahda a progressé en obtenant 5 sièges. Mais le mouvement El Islah s'est effondré. Il n'a obtenu que 3 sièges contre 43 dans l'Assemblée de 2002. Il paie ainsi cash la dernière crise qui a vu la destitution de Abdallah Djaballah. Au vu des résultats communiqués par le ministère de l'Intérieur, les partis islamistes, MSP (52), En Nahda (5) et El Islah (3), totalisent 60 sur les 389 sièges à pourvoir alors qu'ils avaient 82 sièges en 2002, soit une régression de 22 sièges. Apparemment, la société algérienne a évolué pour entrer dans la phase «post-islamisme». L'islamisme en tant qu'idéologie politique, semble avoir atteint ses limites. C'est le déclin. Les résultats de ce scrutin révèle quelque part le rejet par la société de cette idéologie politique. Ce déclin, Mohamed Boulahia, président du mouvement El Islah, l'attribue au manque de temps. Pour lui, la crise vécue par le parti n'a pas permis de mener une bonne campagne électorale. A cela, il ajoute le manque de finances du fait que, selon le même interlocuteur, Djaballah aurait dilapidé les fonds du parti. Cependant, il ne faut se réjouir très tôt de cet échec des islamistes. La joie risque de ne durer que le temps de l'émotion. Les islamistes sont encore présents. Mais un décryptage des résultats du scrutin permet de déduire que la contestation politique à fondement religieux n'a plus sa raison d'être et que son ancrage social tend à s'effilocher. Ce déclin des partis islamistes trouve son explication dans leur impuissance à transcender leurs divergences et leur isolement par une société refusant la violence. Au-delà de l'éclatement du parti d'Abdallah Djaballah, l'échec du courant islamiste s'explique, en outre, par leur division et le fait d'être rentré dans les rangs abandonnant ainsi leur caractère d'opposants. D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni l'explique par l'inadaptation des partis aux mutations sociales. «Mon avis personnel est que les partis politiques et l'élite politique du pays ne se sont pas adaptés, comme il était attendu d'eux, aux changements que nous constatons chaque jour dans la société algérienne», affirme Zerhouni. Aussi, les partis démocrates se doivent de revoir leur copie s'ils veulent réellement occuper le terrain et mener l'Algérie à bon port.