La Bibliothèque nationale, le Palais de la culture, deux maisons d'accueil, toujours ouvertes pour l'artiste... En ce 8 juin 2007, décrété depuis quelque temps déjà «Journée nationale de l'artiste», en hommage au défunt Ali Maâchi, et à travers lui, à tous les artistes morts pour que vive l'Algérie libre et indépendante. La ville d'Alger a connu de nombreuses manifestations culturelles qui se sont déployées ça et là dans des salles de spectacles, des institutions culturelles, des Maisons de culture ou tout autre lieu approprié. La Bibliothèque nationale du Hamma a choisi cette date pour organiser une rencontre poétique qui a regroupé quatre poètes populaires de quatre régions différentes d'Algérie, qui ont été honorés et qui ont subjugué l'assistance par des poèmes à thèmes divers et multiples. Abdelhafidh Abdelghafar de Boussaâda, Toufik Ouamane de Biskra, Boumediène-Bouzraïa Aouicha de Tiaret puis Kamel Cherchar d'Alger, ont, tour à tour, lu des vers tantôt gais, tantôt tristes, racontant les déboires de la vie, les problèmes du monde arabe, les guerres, l'injustice, l'amour, la haine, la mélancolie, la beauté et tant d'autres sujets sociaux, politiques ou autres. L'occasion a été également propice pour honorer, remercier et rendre hommage à un talentueux artiste arabe, un sculpteur de renommée qui a passé plus de 25 ans de sa vie en Algérie et qui s'apprête à la quitter dans peu de temps pour retrouver son pays d'origine: la Syrie. Il s'agit de Saâd Chawki, un grand artiste au coeur sensible, aux mains de génie, qui a été ému et qui en a ému plus d'un dans la salle, en recevant des mains d'Amine Zaoui son présent et à qui il a tenu, lui en premier, à rendre hommage en le remerciant de son aide, de son accueil et de son amitié durant ces longues et belles années passées en Algérie, son deuxième pays natal. Cette belle rencontre poétique était donc le lieu de l'émotion, de la belle parole, de la sagesse et surtout de l'art. Le Palais de la culture a, lui aussi, tenu à célébrer cette journée en invitant son public à un concert de musique qui a regroupé Yacine Bouzama, Hasnaoui Amechtouh et la diva Nadia Benyoucef. Pendant plus de deux heures, les fans de musique algéroise et kabyle se sont régalés en joignant youyous et applaudissements aux voix des artistes. L'auditorium du Palais a donc, lui aussi, contribué à marquer le 8 juin, cette date symbole qui doit être, comme le dit si bien Amine Zaoui, directeur de la BN, «un jour non folklorique, mais plutôt historique (...)», afin de réhabiliter la culture et reprendre le flambeau que nous a laissé Rédha Houhou, Mouloud Feraoun, Ali Maâchi, El Aggoun, El Arbi Tébessi et tant d'autres martyrs de la plume et du pays... Que cette date soit non pas une date mémoire, mais plutôt une date du «redéploiement et de l'envol constant de la culture...»