Cette question est à l'ordre du jour du programme du gouvernement Belkhadem, qui tentera de l'expliquer aux députés, samedi prochain, à l'APN. L'administration algérienne est défaillante. Le mode de fonctionnement actuel a montré ses limites. Le constat est fait, il y a belle lurette. Les citoyens, les cadres de l'Etat et les administrateurs eux-mêmes dénoncent l'actuel mode de fonctionnement. Une administration moderne et performante s'impose. Dans ce sens, la rénovation de l'administration territoriale et l'amélioration des modes de gestion locale, figurent parmi les principaux points de la réforme des missions de l'Etat. Cette question est à l'ordre du jour du programme du gouvernement Belkhadem. Ce dernier tentera de l'expliquer aux députés, samedi prochain, à l'occasion de son passage devant la chambre basse. D'ailleurs, le programme du gouvernement prévoit en préambule: que «la rénovation de l'administration territoriale passe par le renforcement de la concentration et la décentralisation et une meilleure clarification des prérogatives à répartir entre l'Etat et les collectivités locales». Cette démarche s'inscrit dans le cadre des réformes engagées par l'Algérie. Rappelons qu'un rapport visant la modernisation des institutions de l'Etat a été établi par M.Missoum Sbih, l'actuel ambassadeur d'Algérie en France, deux ans après l'élection de M.Bouteflika à la tête de l'Etat. Dans son document, l'ex-président de la commission chargée de cette réforme a insisté sur la nécessité de développer ce volet combien important de la gouvernance. Cette question est plus que primordiale pour l'édification d'un Etat moderne. Selon le rapport de M.Sbih, ce volet a été retenu depuis l'indépendance de l'Algérie. Comment et surtout pourquoi cette décentralisation? Pourquoi maintenant? Pour procéder à la décentralisation, il faut modifier la nature de l'aménagement du territoire. Donc, un nouveau découpage des wilayas et APC s'impose. Parmi les recommandations de la commission Sbih, il est mentionné de créer des «circonscriptions administratives» regroupant plusieurs wilayas. En fait une sorte de conseils généraux regroupant un certain nombre de wilayas. Cela suppose une nouvelle approche de la gestion administrative au niveau de la wilaya et de la commune singulièrement ce qui implique un découpage territorial plus en phase avec les besoins de gestion et répondant aux normes de superficie permettant la réalisation de l'équilibre régional nécessaire à une véritable prise en charge des besoins des populations. Trois paramètres essentiels déterminent le processus de la décentralisation. Il y a, en premier lieu, l'élection des assemblées et des organes délibérant selon le suffrage universel direct. Secundo, c'est le choix des compétences attribuables aux collectivités locales. Enfin, le statut ou le rôle que doit jouer l'Etat dans les affaires des collectivités. L'Etat a un statut de partenaire, mais pas celui de tutelle dans ses missions de contrôle des collectivités en question. Ce partenariat est présent à travers le poste de secrétaire général de l'APC, dans la gestion des affaires communales. Sachant que ce dernier est nommé par l'autorité de tutelle (ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales) mais pas élu. La mission du secrétaire général au sein d'une APC est, donc, bien déterminée et spécifiée. De la même façon reste à qualifier, plus précisément, la mission du maire (président de l'APC) qui est, dans le même temps (voir le code de la commune), représentant des citoyens de la commune auprès de l'Etat et celui de cet Etat auprès de ses administrés. Cette décentralisation va contribuer à accélérer le développement local. La gestion des mairies c'est la manière de planifier et de potentialiser les moyens financiers, structurels, matériels et humains de la commune. La décentralisation ne peut, dès lors, avoir pour finalité un partage de pouvoirs mais celui d'impulser un développement multiforme du territoire placé sous la responsabilité des édiles communaux avec comme objectif premier de répondre aux demandes et besoins des citoyens. En fait, la question qui se pose est de savoir dans quelle mesure, et avec quels moyens, le gouvernement compte appliquer la réforme Sbih qui n'a pas eu sans doute tout l'écho quelle mérite. Mais tout dépend de l'étendue du programme de décentralisation que compte présenter M.Belkhadem devant la chambre basse, de sa faisabilité et des moyens qui lui seront consacrés. Nous en sauront, sans doute, un peu plus après le passage de Abdelaziz Belkhadem devant l'APN, ce samedi.