Les autorités officielles estiment que le bilan est «positif», tout en appelant à la poursuite de la lutte contre le terrorisme. La réconciliation nationale fait débat. Le sujet revient sur le devant de la scène nationale. Les uns revendiquent le bilan, tandis que les autres estiment que le bilan «est positif». Toutefois, les partisans de cette dernière option appellent à la nécessité de poursuivre l'application des textes de la Charte. Réellement, quel bilan a-t-on établi de la réconciliation nationale, un an et demi après son approbation? Les hauts responsables de l'Etat estiment, d'emblée, qu'il est positif sans pour autant avancer des chiffres qui confortent cette assertion. Des formations politiques réclament que le bilan soit soumis à débat devant la chambre basse. Comme toujours, c'est Louisa Hanoune qui a alimenté les controverses. La porte-parole du Parti des travailleurs a souligné, avant-hier, la nécessité de soumettre le bilan devant les députés. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Zerhouni, a estimé, pour sa part, que ce «bilan» est «positif» sans donner d'autre précision. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a souligné, dimanche, de son côté, la nécessité de poursuivre la mise en oeuvre des textes d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. A l'occasion de la présentation du programme du gouvernement devant les membres du Conseil de la nation, M.Belkhadem a encore dit que le programme du gouvernement «s'inspire du programme du président de la République», estimant que la réconciliation nationale est «une politique noble et courageuse et une aspiration légitime qui continue d'être largement plébiscitée par le peuple algérien». Défendant la même thèse, M.Zerhouni annonce, sans avancer de chiffres, que cette démarche réconciliatrice a apporté sa part dans la sécurité et la stabilisation de notre société. Mme Hanoune estime, quant à elle, qu'il est impératif de dégager les instruments politiques pour parachever le rétablissement de la paix par la prise en charge de l'ensemble des victimes de la tragédie. Etayant ses dires, elle affirme que le dossier des disparus est mal traité. La réhabilitation des disparus et la recherche de la vérité sur leur mort doivent être, selon elle, sérieusement prises en charge. Parallèlement à leur satisfecit quant à l'avancée de la réconciliation, les représentants de l'Etat n'ont pas caché, toutefois, la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme. Pour M.Zerhouni, la lutte contre le terrorisme se poursuit. Cela, même s'il constate que «la situation sécuritaire n'est pas pire qu'auparavant. Bien au contraire, elle s'est améliorée». Selon lui, les services de sécurité continuent à enregistrer des progrès dans la lutte antiterroriste. Le chef du gouvernement a affirmé la même chose. Il a souligné que le gouvernement est déterminé à poursuivre «la lutte contre le terrorisme». Une année et demie après l'application des textes de la Charte, un bilan général, en fait, s'impose. Ce que bon nombre de formations politiques réclament.