Les échanges commerciaux ont atteint 8 milliards d'euros en 2006. Une plus grande coopération entre la France et l'Algérie semble être le choix du président français Nicolas Sarkozy. «Je suis convaincu que l'approfondissement de la relation d'exception entre l'Algérie et la France doit constituer une priorité commune, car il répond aux attentes de nos deux peuples et pourra, j'en suis sûr, servir de modèle aux rapprochements nécessaires de part et d'autre de la Méditerranée», écrit le nouveau chef de l'Etat français dans un message au président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Le président Sarkozy répondait, en fait, à la lettre de félicitations que le président Bouteflika lui avait adressée après son élection à la présidence de la République française. L'approfondissement des relations concernent, en particulier le domaine économique. Les relations économiques algéro-françaises sont de plus en plus ambitieuses. Ce constat émane de Son Excellence l'ambassadeur de France en Algérie, M.Bernard Bajolet. Il était l'invité, au mois de mars dernier, de notre rubrique «A coeur ouvert». Les échanges commerciaux ont atteint en 2006, 8 milliards d'euros. La France est le premier fournisseur de l'Algérie avec une part de marché de 22%. Les exportations françaises vers l'Algérie ont pour leur part diminué, selon M.Bajolet, passant de 5 milliards d'euros en 2005 à 4 milliards d'euros en 2006 alors que les exportations algériennes vers la France (hydrocarbures inclus) ont atteint le même niveau c'est-à-dire 4 milliards d'euros. S'agissant des investissements en Algérie, le montant de ces derniers, en flux, est de 245 millions de dollars. La France est le premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures. Si on inclut les hydrocarbures, la France est le deuxième investisseur, le premier investisseur étant les Etats-Unis avec un flux d'investissements de 327 millions de dollars et la France avec 294 millions de dollars. Ces flux d'investissements français augmentent, avec une hausse de plus de 110%. Plus de 280 entreprises françaises sont implantées en Algérie, ayant créé 8000 emplois et envisagent de créer 3000 nouveaux emplois d'ici 2009. Pourtant, les responsables algériens considèrent que ces investissements restent encore en deçà des opportunités offertes par le marché algérien. Les opérateurs français avancent plusieurs problèmes qui heurtent leurs projets d'investissement. Il y a la lenteur administrative, le problème du foncier, le secteur informel, la contrefaçon et surtout le système bancaire qui n'est pas satisfaisant. Pourtant, plusieurs entreprises françaises souhaitent venir s'installer et investir dans différents secteurs, en particulier ceux de l'agroalimentaire, la pharmacie et l'automobile. Notons, par ailleurs, la forte présence des banques françaises en Algérie, entre autres Société Générale et BNP Paribas. La France figure parmi les partenaires stratégiques intéressés par la privatisation du Crédit populaire algérien (CPA). S'agissant de la coopération dans le domaine énergétique, le président français veut un partenariat entre GDF et Sonatrach, et souhaite aider l'Algérie à développer l'énergie nucléaire. Il est privilégié également un adossement de GDF à Sonatrach. Une telle configuration supposerait des liens capitalistiques entre la compagnie publique algérienne et GDF. En outre, le ministère des Affaires étrangères a alloué à notre pays 13 millions d'euros de crédits pour 2007, dans différents domaines d'intervention. Il s'agit, entre autres, de la formation des élites par un soutien à la réforme de l'enseignement supérieur et au développement de la recherche scientifique et l'appui à l'Etat de droit et à la bonne gouvernance, au développement de la coopération décentralisée et de la coopération avec la société civile. Les relations se sont accentuées également avec les visites des ministres et des entrepreneurs des deux pays. A l'exemple du déplacement, le 28 juin dernier, à Paris, des chefs d'entreprise algériens du FCE qui ont rencontré leurs homologues de la communauté nationale en France. Plusieurs questions, liées notamment à l'environnement d'investissement et des affaires en Algérie, ont été abordées. Lors de cette rencontre, un comité de suivi mixte paritaire, à caractère permanent, a été mis en place. C'est une structure de veille économique et commerciale pour accompagner les investisseurs et instituer un mode d'organisation des relations entre les deux pays.