L'Algérie attentive à l'évolution de la législation française sur les questions humaines. Volonté, franchise, détermination...autant de mots qui pourraient qualifier la visite de travail à Alger du président français Nicolas Sarkozy, mardi dans notre pays. C'est l'essentiel qui ressort d'un entretien accordé, hier à l'APS, par Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. Medelci a relevé, outre «pragmatisme et franchise» affichés des deux côtés, «l'intention forte» exprimée par le président Sarkozy «de porter haut les relations bilatérales, notamment au plan économique et d'aller à présent vers le concret à travers un dialogue constructif» en vue de la visite d'Etat annoncée pour fin novembre-début décembre. Nombre de domaines, considérés comme «immédiats» ont été énumérés par le ministre comme l'encouragement aux IDE dans le domaine de l'industrie «compte-tenu des avantages comparatifs», celui de l' énergie, notamment celles renouvelables, et la coopération scientifique, culturelle et technique. A propos de ce dernier point, M.Medelci a souligné la décision de création d'une université commune et l'examen par les deux pays d'un Institut supérieur de technologie, déjà décidé par l'Algérie, et dans lequel la partie française pourrait également s'impliquer. Bien qu'un «mieux» ait été enregistré au chapitre des questions humaines, celui-ci est jugé «insuffisant par la partie algérienne». Même si l'Algérie se trouve liée à la France par des conventions spécifiques, a indiqué Medelci, «nous demeurons attentifs à l'évolution annoncée de la législation française en la matière». Concernant le devoir de mémoire, le ministre des Affaires étrangères a précisé que «si nous n'oublions pas le passé, écrit ou non écrit, nous ne devons pas, et pour cause, l'effacer». «S'il est clair qu'il est attendu que nous nous projetions tous vers le futur, il est tout aussi clair que nous n'oublions pas ce passé», a encore noté le ministre. Au sujet du projet de l'Union méditerranéenne, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que «cette union envisagée n'est pas un substitut aux accords passés, ni au processus de Barcelone, ni au dialogue des 5+5, mais bel et bien un complément pour gérer les espaces communs contre la pollution et l'insécurité, en d'autres termes, pour envisager une Méditerranée de paix et de sécurité face à toutes les menaces». Le projet de mise en place d'une banque méditerranéenne pour soutenir des projets communs aux deux rives, a séduit Medelci qui voit en cette volonté une «idée forte» de codéveloppement tout en insistant sur «la volonté française de composer avec l'Algérie les contours de cette union. Nous nous sommes donné un an pour en clarifier le concept.» Au sujet de la question du Sahara occidental, Medelci a confirmé l'approche selon laquelle le dossier doit être traité dans le cadre de la résolution 1754 des Nations unies et qu'il faille encourager le dialogue entre les deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario).