Plusieurs groupes émiratis ciblent l'Algérie. Les grands investisseurs du Golfe, les Emiratis plus particulièrement, s'intéressent de plus près à l'Algérie. La visite, à Alger, du président des Emirats arabes unis, Cheikh Khalifa, est un signal fort. Les opportunités offertes par le marché algérien des investissements, commencent à attirer les opérateurs économiques d'envergure. Cette fois, le président émirati est arrivé, en compagnie d'une délégation comprenant les gros bras de l'investissement de son pays: les patrons de puissants groupes tels Emmar, Al Qoudra et Mubadala Development Company Dubaï Aluminium. Dans les valises, quelque 26 milliards de dollars à investir dans différents domaines. C'est une véritable dynamique qui s'est enclenchée et qui pourrait hisser l'Algérie à un niveau de développement jamais atteint avec un taux de croissance record. Aux opportunités offertes par cette visite du président émirati et de son staff, qui revêt un cachet officiel, s'ajoute l'ambitieux projet d'association initié par un investisseur algérien qui a réussi à convaincre un important groupe installé à Dubaï, le groupe international Middle East Devlopment, pour la réalisation de mégaprojets dans le domaine de l'immobilier et du tourisme. Un modèle de partenariat qui répond aux orientations des hautes autorités du pays qui ont de tout temps encouragé ce genre d'initiatives. Il est, faut-il le rappeler, à la base de la réussite du modèle chinois. Le groupe en question est prêt à mettre tous les moyens rendus nécessaires. On parle d'un investissement qui dépasse l'ensemble des capitaux ramenés jusqu'à présent par ses homologues émiratis. Ce groupe est déjà sur un projet d'envergure au Yemen où il a conclu avec les autorités de ce pays un accord pour la réalisation d'une nouvelle ville appelée Al Noor City, d'une superficie de 600km², de standing international. Son coût est évalué à 70 milliards de dollars. Son second projet est la réalisation d'un pont gigantesque de 48km qui va relier Djibouti au Yémen. C'est, justement, un projet de même dimension en matière de capitaux qui est visé par l'investisseur algérien qui s'est penché sur le dossier depuis plus d'une année pour lier un partenariat, dans ce sens, avec le groupe émirati qu'il a connu durant son séjour de 10 ans à Dubaï, avec lequel il a eu à traiter. Il s'agit d'un projet d'association entre d'une part, des capitaux algériens et d'autre part les capitaux de ce groupe. L'objectif est la réalisation d'une grande ville moderne dotée de toutes les infrastructures d'accompagnement et d'une zone touristique (ZET) sur une superficie de 300 à 600 hectares sur l'axe Alger-Zéralda-Tipaza. Soit un village touristique ultramoderne. Les démarches administratives sont en cours pour l'acquisition des terrains d'assiette. Le groupe émirati a été impressionné par les côtes algériennes. Plusieurs banques ont montré leur intérêt pour accompagner ces projets d'investissement d'envergure tels que le CPA, la Cnep et Société Générale. Aussi, nous avons appris, auprès de l'opérateur algérien, que le premier projet, qui sera lancé et dont la maquette est finalisée, concerne la réalisation d'un pôle urbain en extension de la ville de Baba Hacène, actuellement asphyxiée par la concentration d'habitations et de commerces. Le projet est prévu sur un terrain d'une superficie de 180 hectares. Il prévoit la création de plusieurs milliers d'emplois. Le patron du groupe émirati entend se rendre, incessamment, en Algérie pour rencontrer les hautes autorités du pays afin de conclure d'importants contrats. L'assainissement opéré dans le système bancaire et le «lifting» administratif dans le cadre de l'encouragement des investissements sous toutes leurs formes, commencent à porter leurs fruits. Des facilités dans l'accomplissement des formalités administratives relatives au lancement des projets de création d'entreprises, ont été accordées. Les barrières administratives, véritable épouvantail, ont, de ce fait, sauté. Après les hésitations manifestées par les partenaires européens, français notamment, pour des considérations politiques, d'autres opérateurs d'envergure émanant des pays du Golfe, se sont manifestés et ont jeté leur dévolu sur le marché algérien. Mais ils ne sont pas les seuls. Les coréens ont, déjà conclu des protocoles avec la partie algérienne pour la réalisation de mégaprojets en matière de construction de nouveaux pôles urbains. Le projet-phare, qui se veut être la vitrine de la relance économique en Algérie, est le lancement de l'autoroute Est-Ouest, 1216km, confié à un consortium sino-japonais avec un coût évalué à 11 milliards de dollars. Le président de la République avait annoncé que l'Etat algérien est prêt à consacrer plus de 100 milliards de dollars à la relance économique. L'année passée, la coopération entre l'Algérie et la Corée du Sud avait connu, de son côté, des faits notables. Une importante délégation d'hommes d'affaires de ce pays a fait une tournée dans le pays pour étudier et prospecter les opportunités offertes par le marché algérien. Une commission mixte algéro-sud-coréenne a été constituée pour assurer le suivi des projets. Parmi lesquels figure la réalisation de la nouvelle ville de Bouinan dans la wilaya de Blida. Un projet dont le coût a été estimé à 3,2 milliards de dollars. D'autres projets similaires sont en attente de relance, à l'instar de la nouvelle ville de Sidi Abdellah qui fera office de pôle d'excellence, puisqu'elle abritera un parc technologique et un cyberparc aux normes internationales. L'Algérie est en train de réussir son pari d'attirer les grands investisseurs internationaux grâce à des atouts percutants: la volonté politique, la réforme du fisc et du système bancaire, de la douane et la mise à disposition d'un budget impressionnant pour la relance économique.