Concis, le communiqué de la Présidence de la République ne donne aucune précision sur l'identité des magistrats «dégommés». Nul n'est au-dessus de la loi. Nominations, mutations mais surtout des fins de fonctions. Le président de la République est passé à l'acte. Il a mis fin, jeudi, aux fonctions de plusieurs présidents de cours et procureurs généraux. Suivant un communiqué rendu public, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé à un mouvement partiel dans le corps des présidents de cour et des Procureurs généraux près les cours. Quoique partiel, le mouvement opéré par le chef de l'Etat, concernerait pas moins de 350 magistrats, selon certaines indiscrétions. Les mêmes sources soulignent que le fait le plus notable a trait au procureur général de la cour d'Alger, Daoudi Medjrab. Celui-ci serait mis à la retraite d'office. Il devrait être remplacé, même si l'information reste à confirmer, par Ali Badaoui, inspecteur général par intérim au ministère de la Justice. Au chapitre des nominations, nos sources affirment que Ania Benyoucef, présidente de la cour de Boumerdès, serait nommée à Blida dans les mêmes fonctions. Ce qui laisse croire que d'autres procès d'envergure seront abrités par la cour de Blida. Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, avait bien annoncé la couleur. Intervenant en marge du séminaire international sur les règles de déontologie de la profession des magistrats, Tayeb Belaïz a affirmé: «Ce qui a été jugé à Blida n'est qu'une partie de l'affaire» et que «l'enquête se poursuit toujours au tribunal de Chéraga autour des transferts d'argent vers l'étranger et, de son côté, la Cour suprême continue d'auditionner les personnalités qui jouissent du privilège de juridiction». Selon Tayeb Belaïz, le procès de la caisse principale de l'affaire Khalifa n'est qu'une partie de toute une affaire dont les dossiers sont actuellement en traitement au niveau de la Cour suprême. Ania Benyoucef devrait être remplacée à la cour de Boumerdès par Fatiha Brahimi qui s'est illustrée dans le procès Khalifa. Au chapitre des mutations, on apprend que la présidente de la cour de Jijel, Mme Zoubida Charef-Eddine devrait présider à la cour de justice de la ville des Ponts, Constantine. Tandis que le président de la cour de Skikda est affecté à une autre wilaya. Ce mouvement s'inscrit dans le cadre des réformes globales de la Justice et de la lutte contre la corruption. Pour ce faire, le chef de l'Etat s'est basé sur les articles 77-6 et 78-7 de la Constitution et l'article 49 du statut de la magistrature. Ce mouvement est dicté, en outre, par le souci, selon certains observateurs, d'assurer un meilleur fonctionnement et une plus grande efficacité des tribunaux. Cependant, concis, le communiqué de la Présidence de la République ne donne aucune précision sur l'identité des magistrats «dégommés» ni sur les raisons de ces «fins de mission», et encore moins les compétences territoriales des magistrats concernés par ce mouvement. Nul doute, ce disant, tous les regards seront braqués aujourd'hui sur les cours de justice.