Les taxes douanières ont été réduites pour nombre de matières premières et de produits semi-finis. Le Chef du gouvernement invite les opérateurs économiques à mieux saisir l'accord et à s'occuper davantage de la mise à niveau des entreprises. Un groupe de travail sera, ainsi, prochainement mis en place sous la direction du ministre de l'Industrie et de la Restructuration afin de définir une stratégie susceptible de permettre aux autorités publiques de réunir les ressources financières nécessaires à la mise à niveau des entreprises. Dans son allocution d'ouverture, à l'occasion de la tenue, hier, d'une journée d'information sur l'accord d'association avec l'Union européenne, le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, a mis l'accent sur le défi lancé à l'Algérie de tenir son engagement tout en préparant son industrie à faire face à la concurrence. Le ministre a ajouté que ce groupe de travail se conformera à «un échéancier judicieux et pratique, auquel serviront d'appui les ressources générées par la coopération internationale». Il ne s'agit plus, selon lui, de s'attarder sur «des problématiques et autres théories caduques», mais de faire en sorte que notre «économie bénéficie, à tout égard, des termes de l'accord». Le Premier ministre voulait, à travers un argumentaire judicieux, mettre fin aux interminables renvois de balles entre ministres et autres experts, partagés qu'ils sont sur les tenants et aboutissants de l'accord. Il est nécessaire, a-t-il insisté, faisant allusion à ces multiples désaccords, d'«éclaircir les conceptions et d'unir les représentations afin de faire face aux défis qui nous sont lancés». Et d'ajouter que plus de cohérence et plus de solidarité permettraient, à coup sûr, d'intégrer notre économie dans l'économie mondiale. Il s'agit, a-t-il insisté, de ne plus se référer constamment à la pauvreté du programme Meda en termes d'aide pour la mise à niveau des entreprises. M.Benflis estime, dans ce cadre, que cette problématique incombe exclusivement aux seuls Algériens et dépend étroitement de «l'identification des secteurs économiques auxquels s'appliquera la politique de restructuration». Concernant les tarifs douaniers pris en charge finalement par la loi de finances complémentaire, le Chef du gouvernement a rappelé que les taxes douanières ont été réduites pour nombre de matières premières et de produits semi-finis. La liste des produits soumis au DAP a été également révisée pour atteindre un total de 11 produits. S'agissant justement du tarif douanier et des produits soumis au DAP, des sources bien informées assuraient, hier, que les listes ainsi modifiées ont été envoyées à l'Union européenne pour examen. Si la commission n'approuve pas la nouvelle liste, ont-ils ajouté, des renégociations risqueraient d'avoir lieu. Dans sa présentation de l'accord, l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, M.Halim Benattalah, a également évoqué dans ses trois observations finales, l'aménagement des tarifs douaniers. Il a noté, en outre, que l'avancée marquée par l'accord paraphé le 19 décembre dernier en comparaison avec les accords du 26 avril 1976, est liée à la convergence des objectifs de l'accord d'association avec les options économiques internes. En 1976, a-t-il souligné, «les pays voisins ont développé des spécialisations menées vers l'exportation», au moment même où l'Algérie optait «pour la satisfaction des besoins du marché intérieur». Cette politique économique, a-t-il conclu, et les objectifs des accords ne convergeaient nullement, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. L'accord d'association sera signé fin avril à Valence, en Espagne, en marge de la cinquième conférence ministérielle euro-méditerranéenne.