Ce lieu exceptionnel, même amoindri par les destructions qu'il a subies, porte en effet une part substantielle de l'identité nationale, de ses racines et même de son essence. Les activités commémoratives, placées sous le haut patronage du président de la République et organisées en collaboration avec la wilaya de Tizi Ouzou et les collectivités locales, se sont déroulées sur différents sites. L'ouverture a été marquée par plusieurs conférences suivies de débats organisés au centre familial Sonelgaz d'Aït Aggouache. Ainsi, M.Aït Ahmed Oualia a présenté «La prise d'Icheridène». Extrait: «Certainement à la mesure de l'opposition farouche des rudes montagnards face à l'armée coloniale et qui ont défendu avec courage leur attachement à la terre ancestrale. Cependant, le courage n'aura pas suffi à ces hommes et femmes pourtant trempés dans l'acier et leur village tombera à son tour dans les rets de la colonisation...» Dahlal Mouloud Les dimensions politique et spirituelle de la Tariqa Rahmania. Extrait: «Pour comprendre le rapport de l'Islam en général et de la tarika arahmania avec la résistance populaire de 1857, il faut l'intégrer dans une réflexion plus large couvrant la période de l'occupation coloniale. C'est en effet, au rythme de cette résistance par décennie que la lutte contre l'occupant français s'est poursuivie sans relâche.» Le sociolinguiste, Louanci Mouloud, a explicité La Résistance amazighe-continuité historique. En fin de journée, une pièce théâtrale a été programmée à la cantine scolaire d'Aït Aggouache et, en soirée, une séance de cinéma sur la placette. Le deuxième jour, des sorties sur les sites historiques des villages de Bouhelouane (Irdjen), Ouaylal et Tighilt Hadj Ali (Larbâa Nath Irathen) ont été organisées. Elles ont été suivies de conférences au Centre culturel où Younès Adli a animé une conférence intitulée «Force et limites du commandement de la résistance de 1857». Omar Kherdja a intervenu sur «La vie et le combat de Lalla Fadhma N'soumer» et Nacira Mellah replacée dans son contexte historique «La mémoire de la lutte des femmes». Cet hommage a été suivi d'une visite guidée au village d'Icheridhène et d'une waâda. Ce devoir de mémoire n'est que la reconnaissance et un hommage rendu à la résistance massive de ces montagnards convaincus de lutter et de se sacrifier pour demeurer un peuple libre.