Les rares associations n'activent que pour gérer leurs propres intérêts. Leur apparition se fait remarquer seulement et durant les campagnes électorales. La région de Tiaret a été habitée dès l'antiquité. Elle compte de nombreux vestiges, depuis les grossiers «coups de poing» du paléolithique inférieur, jusqu'aux pointes de silex du néolithique récent, si habilement taillées. Les élus et administrateurs semblent s'être donné le mot pour laisser la région en léthargie. A ce jour, la wilaya qui a abrité l'auteur de la Moqadima n'a ni maison de culture ni centre culturel. Notons que les rares anciennes structures de la ville font actuellement l'objet de rénovation, de réhabilitation et de réaménagement. Il reste à achever les travaux de restauration sur les monuments, car très détériorés Face à cette situation critique, il s'avère impératif de mobiliser toutes les forces vives de la région de Tiaret. Alors que certains citoyens accusent l'administration et les pouvoir publics de ne pas bouger le petit doigt pour tenter d'améliorer le quotidien des démunis, d'autres incriminent la passivité du mouvement associatif. Les rares associations n'activent que pour gérer leurs propres intérêts. Leur apparition se fait remarquer uniquement durant les campagnes électorales. La plupart de ces associations fonctionnent a contrario de leur mission. Pas de campagne de sensibilisation, pas de mobilisation au profit des jeunes. Leur souci majeur est de spéculer sur les subventions qui leur sont allouées. «Il est temps que cela change et que la société civile s'implique dans les affaires de la population de Tiaret», indiquent les Tiaretis que nous avons rencontrés lors de notre séjour dans la capitale du Sersou. Les choses ne sont plus les mêmes, tout a changé. Il n'y a plus d'activités culturelles comme avant, ni de manifestations qui suscitent l'intérêt, pas de cinéma encore moins de représentations théâtrales. «Et dire que la ville a connu ses moments de gloire!» regrettent les Tiaretis. Invité à donner son avis sur la situation de la culture à Tiaret, Rabah Hamdi, directeur de la culture, indique: «Selon notre vision, en fonction de la réorganisation du secteur de la culture, une stratégie de travail et une campagne de sensibilisation sont mises en place. La préparation des moyens logistiques pour les formations et ateliers est fondamentale pour la réussite de la mise en place d'activités ludiques et culturelles. Nous pensons mettre à la disposition des jeunes toutes les conditions adéquates.» M.Hamdi dira encore: «La situation culturelle à Tiaret nécessite une stratégie d'urgence. Le secteur de la culture dans la wilaya est en désordre et nécessite pour son redressement la mise en oeuvre de procédures pratiques urgentes pour la réhabilitation des potentialités humaines existantes.» Et de souligner: «Ce secteur souffre du manque d'organisation, de structuration et d'exploitation du potentiel humain existant et de l'absence des espaces propres à la Direction de la culture pour la programmation de ses activités.» Toujours selon ce dernier, «une stratégie est à mettre en oeuvre: elle permettra la structuration et l'organisation de la direction de la culture et l'instauration d'un programme de travail permanent afin de regagner la confiance des citoyens. Un travail de proximité avec les associations et les personnalités culturelles est en cours». «Plusieurs rencontres avec les associations culturelles ont eu lieu durant lesquelles l'accent a été mis sur la nécessité d'assainir le secteur et de résoudre les problèmes auxquels il est confronté. Le projet de création d'un institut régional de musique, la réalisation d'une annexe du Théâtre régional d'Oran ainsi qu'un club des artistes sont envisagés tout comme un programme en partenariat avec l'université Ibn Khaldoun de Tiaret. Ces objectifs ne peuvent être atteints qu'avec le soutien des autorités concernées et surtout la participation de la population tiaretie», a conclu le directeur de la culture. A Tiaret est-ce enfin le réveil de la culture? C'est tout le bien que l'on peut souhaiter à une wilaya qui a beaucoup donné au pays, ne serait-ce qu'en inspirant le grand philosophe de l'histoire des sociétés et sociologue Abderrahmane Ibn Khaldoun qui a rédigé son oeuvre, mondialement connue, Les Prolégomènes, dans la wilaya de Tiaret.