Est-ce enfin le réveil de la culture? C'est tout le bien que l'on peut souhaiter à une wilaya qui a beaucoup souffert. La wilaya de Naâma sera dotée de 13 bibliothèques municipales portant ainsi le nombre à 22 structures susceptibles de développer les goûts artistiques, cognitifs et créatifs des jeunes, apprend-on auprès des responsables de la Direction de la culture. Chacune de ces nouvelles bibliothèques, réparties à travers les centres ruraux éloignés de la wilaya de Naâma, sera dotée selon la même source de 3000 titres et connectée au réseau Internet, outre les équipements informatiques et de recherche. Parallèlement à cette opération, d'autres actions visant notamment la restauration des ksour et des zones archéologiques, la redynamisation des musées et des centres culturels sont en cours. Une maison de la culture à Naâma et un centre culturel à Aïn Sefra, réceptionnés récemment sont venus consolider le champ culturel de la wilaya. Ces nouvelles structures, réalisées selon des caractéristiques architecturales adaptées au Sahara (arcs, cours, céramique,), ont nécessité des financements estimés à plus de 150 millions de dinars au titre des programmes de développement des zones du Sud. En plus, 30 millions de dinars ont été consacrés à la réalisation du centre culturel de Aïn Sefra qui a nécessité également une réévaluation pour l'achèvement de ces structures. Le retard enregistré dans la réception des projets culturels dans les délais impartis incombe, explique-t-on, à la Direction de la culture, et est expliqué par l'absence d'entreprises qualifiées pour la réalisation de ce genre de projets qui nécessitent des moyens et de hautes qualifications techniques. La Maison de la culture de Naâma a bénéficié, au titre du programme supplémentaire de l'année 2005, d'un montant de 30 millions de dinars destinés à l'équipement et à l'ameublement de l'amphithéâtre et du musée regroupant le patrimoine matériel de la région. Cette infrastructure culturelle sera confiée après son inauguration aux associations locales et autres artistes activant dans les domaines du théâtre, de la poésie, de la musique, des arts plastiques, du folklore, de la photographie et de l'informatique, entre autres. Par ailleurs, les sept autres centres culturels de la wilaya ont bénéficié de 3000 titres et ouvrages dans différentes spécialités. Cependant, ces derniers sont restés absents de l'animation culturelle, réservant une formation en broderie et couture aux filles, sans pouvoir s'ouvrir aux activités culturelles suivant des programmes élaborés avant chaque début de saison. Les villes de Aïn Sefra et Mecheria sont parmi les plus ouvertes sur l'action culturelle grâce à la restauration de bibliothèques publiques, l'ouverture de cybercafés à des prix soutenus, l'organisation des expositions, des représentations théâtrales, des jeux de divertissement et autres soirées musicales. En dépit de leur contribution aux clubs scientifiques et éducatifs, de jeunes talents n'ont pas eu la chance de participer aux festivals et autres concours à l'échelle régionale et nationale, tels l'association Taliat El Masrah Drami (Le précurseur du théâtre dramatique) qui active à la salle de cinéma Amzi, le groupe Gnaoua (folklore), l'association théâtrale Djanoub Djilala et le groupe El Kauthar de chants religieux, déplore-t-on. Ces nouveaux édifices contribueront certainement à satisfaire les attentes de ces jeunes avides d'activités culturelles et récréatives, notamment dans les zones déshéritées. Pour la réussite et la continuité de cette noble action, les décideurs publics doivent engager une réflexion avec les artistes et associations pour trouver des solutions originales et efficaces. Ainsi, il faut trouver des lieux et des moyens nouveaux pour sensibiliser les gens, les toucher et les inciter à participer à l'action culturelle.