«Les mesures restrictives peuvent aller jusqu'au licenciement», précise M.Temmine. Quelle mission a été confiée à nos imams et quel est leur rôle? Faire passer un message purement religieux ou endoctriner des jeunes pour servir de chair à canon aux groupes terroristes? Une pratique qui, malheureusement, continue se faire à ciel ouvert par des imams qui officient dans des mosquées aux frais du contribuable. L'exemple de cheikh Amine, imam d'une mosquée au quartier l'Appreval à Kouba, actuellement sous mandat de dépôt, en est une illustration. Chauffés à blanc, des jeunes qui ont été recrutés dans le cadre des filières dites «irakiennes» ont reconnu avoir été poussés par les prédicateurs à prendre le chemin de la mort grâce aux prêches incendiaires et «halakate» (débats), de cet imam qui a réussi à inculquer à des adolescents l'idée de prendre part au djihad en Irak et de mourir en martyr. Jusqu'à quand l'Etat continuera-t-il à rester passif devant ses prêcheurs de la mort après avoir vécu une décennie de terrorisme au nom de la religion? Pis encore, les plaintes déposées par les riverains sont demeurées lettre morte. Sentant le danger, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M.Bouabdellah Ghlamallah, a précisé dans un point de presse qu'il a animé à Alger que «l'enseignement et le prêche dans la mosquée doivent être confiés à des universitaires, eu égard à l'importance de la mosquée sur tous les plans.» Contacté hier par L'Expression, M.Abdallah Temmine, chargé de la communication au ministère a déclaré que les prêches qui sortent de leur vocation initiale «sont strictement interdits.» Plus loin encore, il a affirmé que 140 inspecteurs installés au niveau des 48 wilayas, selon compétence territoriale, ainsi que 7 autres inspecteurs centraux font des contrôles inopinés. «Si la faute est grave, c'est la poursuite judiciaire. En cas d'erreur légère, le cas de l'imam sera examiné par une commission de discipline qui décide des mesures à prendre», a-t-il ajouté. Et de lancer un appel aux citoyens qu'une ligne verte est disponible à longueur de l'année, week-end et jours fériés inclus, afin de dénoncer tout comportement anormal d'un imam. Autre fait auquel le ministre a pourtant cru mettre un terme. Il s'agit du décalage, minime soit-il, entre les mêmes prières. A quoi bon prendre la décision de rediffuser l'Adhan à la radio et à la télévision si elles ne sont pas prises comme référence? Une décision, faut-il- le préciser, a été prise au même moment de l'adoption des textes relatifs à la «réconciliation nationale.» A ce sujet- devenu une problématique- notre interlocuteur a précisé que des instructions ont été données à maintes reprises à ce sujet avant le mois sacré du Ramadhan. Avouant que la mission du «timing» a été confiée à des directeurs et inspecteurs de wilayas, M.Temmine a déclaré que «les mesures restrictives peuvent aller jusqu'au licenciement».