Des comédiens d'Oran ont promis de faire de cette oeuvre un moment de sublime dramaturgie. Hama, le gardien du temple, un honnête homme marqué par la situation de sa cité. Il erre dans les rues de la ville pour conjurer les mauvais sorts et se rappeler les temps prospères. Il erre dans les rues à la recherche de couleurs qui ont fui les murs. Hama ne sait pas mentir, il ne sait pas farder la réalité. Dans sa quête du lustre perdu de sa cité, il revient sur son passé, sur ses pas, pour trouver des hommes plongés dans le mensonge, jouir de ses malheurs, de ses peurs, de ses angoisses. Le texte de Azzedine Mihoubi va au fond de la misère Hama. Il triture ses plaies pour donner de l'écho à sa plainte. Il remue le couteau dans ses blessures pour lui rappeler son serment de défendre l'honneur de sa cité, son passé, son avenir et sa mémoire. Adar Mohamed, en faisant une lecture à l'Italienne du texte, à l'occasion de la visite du Président de la République à Oran, avait ému tous les présents. Il avait donné toute la mesure de l'angoisse de Hama de voir sa ville disparaître, ses murs s'effriter, sa mémoire frappée d'amnésie. Hama, dans un élan de mansuétude, un élan de survie, se débarrasse de ses guenilles pour cacher la misère de sa cité. Il retire veste, pull, pantalon et même... pour cacher cette misère qu'il ne veut pas voir. Le texte, actuellement en montage par l'association culturelle de la ville d'Oran, sera interprété par une pléiade de talents reconnus. Outre les grosses pointures comme Tayeb Ramdane, Himour Mohamed et Adar, le public aura le plaisir de découvrir Mohamed Mihoubi qui prouve, d'une pièce à une autre, qu'il est une valeur sûre du théâtre ou encore la jeune Nabila de l'association El-Amel qui sait allier le jeu au chant comme les madones de l'opéra. Le public découvrira, le 8 juin, à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste, la pièce Hama el-fayeq qui, nous dit-on, sera un pur moment d'intense plaisir.