Le débat sur l'éducation religieuse est d'actualité. «Les théologiens doivent s'imprégner des outils scientifiques dans le domaine des sciences sociales, voire les sciences exactes», a déclaré hier, le Dr.Ziki Ali, islamologue algérien, lors d'une conférence-débat organisée par le Haut conseil islamique (HCI), sur le thème «la religion et l'éducation aujourd'hui». Un sujet très important vu sa portée idéologique et politique actuelle. Traité avec des grandes personnalités du monde religieux: Dr cheikh Bouamrane président du HCI, Monseigneur Tessier, archevêque d'Alger, le Dr Ziki, islamologue algérien, le Dr Khenchelaoui Zaïm, chercheur et islamologue algérien et le Dr Janjar Mohamed Sghir qui vient du Maroc. Le fait de parler de l'éducation et de la religion, nous mène à promouvoir l'enseignement de l'éducation religieuse, soit une modération entre l'identité religieuse et la liberté de conscience», plaide Khenchelaoui Zaïm, chercheur et islamologue algérien. L'Algérie vit l'ère de l'après-terrorisme tout le monde veut faire de cette époque macabre une simple et banale page d'histoire. Elle (Algérie) vient de sortir d'une tragédie atroce, mais elle se lance aujourd'hui dans la lutte contre toute éventuelle montée de l'intégrisme et de l'extrémisme. Pour endiguer ce danger il faut des nouvelles stratégies. L'intervention du Dr.Janjar Mohamed Sghir, directeur adjoint de la fondation du roi Abdelaziz El Saoud au Maroc, qui a porté sur l'importance du retour à l'enseignement de cette discipline tout en citant l'exemple de la France: «un pays de surcroît laïc qui réfléchit aux voies et moyens d'introduire cet enseignement au sein de son système scolaire», a-t-il relevé. L'exemple du Maroc a été soulevé par le Dr Janjar qui s'interroge sur le contenu de cet enseignement: «A partir du moment qu'il s'est avéré que l'islam tel qu'il a été enseigné, sous une forme défensive, s'est transformé en un dogme global et total», «la religion a été présentée à l'élève comme un dogme qui comporte des réponses à tout, y compris l'économie, la politique, l'écologie et les relations internationales», ajoute-t-il. Par ailleurs, le choc des civilisations a été abordé par Monseigneur Tessier, archevêque d'Alger, qui relève que l'histoire de l'Eglise en Algérie a une spécificité qui fait, a-t-il dit, que les structures de l'église à Alger ont toujours pris des engagements éducatifs avec des musulmans, sans faire dans le prosélytisme. Abondant dans ce sens, le président du Haut conseil islamique, le Dr cheikh Bouamrane, estime que «l'enseignement de l'éducation religieuse est susceptible de détruire la théorie fumeuse sur le choc des civilisations». Avec les dernières actions terroristes perpétrées au nom de l'islam et revendiquées par des groupes appartenant à l'islam, le concept du «Jihad islamiste» qui se propage et gagne plus d'esprits et de terrain, ne cesse de faire des «idoles». Sentant la gravité de la situation, les autorités commencent à faire le pas en avant, en tentant encore une fois de revoir la politique concernant cette discipline, et renforcer le rôle de l'école en permettant aux générations émergentes de s'épanouir loin des idéologies destructrices.