Qui aurait dit qu'en 2007, les partis politiques n'arriveraient pas à dénicher des candidats crédibles, compétitifs et en mesure de susciter l'approbation populaire? «Je regrette, je ne peux rien donner à la population. Je ne vois pas à quoi peut servir l'élu de nos jours sinon à être une cible pour la vindicte populaire. On a tout fait pour rendre l'élu, l'ennemi juré de sa population au lendemain de son élection», expliqua, en substance, un professeur d'enseignement secondaire ayant refusé de se porter candidat sur la liste d'un parti de la coalition. Autrement dit à quoi cela sert-il d'être porté au trône par une population qu'on ne peut pas servir et quand on ne possède pas les moyens d'être utile et d'assumer pleinement sa responsabilité. D'autre part, il y a lieu de signaler qu'à Bouira, plusieurs personnalités sollicitées par les partis politiques ont carrément dévié l'offre. «Je ne crois pas que dans de telles conditions, le peuple ira aux urnes. Franchement et personnellement, je crains un fort taux d'abstention et c'est logique. Le peuple demande à manger et on lui répond d'aller voter», dira un inspecteur du cycle moyen vainement sollicité par un parti islamiste. En effet, les citoyens sont plus préoccupés par la cherté de la vie. La défection est flagrante. Pour la majorité, la politique ne sert absolument à rien si elle ne propose pas de solutions à ses problèmes les plus élémentaires. Pour preuve, au sein des sièges et des permanences ouvertes en prévision des élections du 29 novembre prochain, l'ambiance est morose. Les gens ne daignent même pas y rentrer ni même y jeter un coup d'oeil. Du côté des partis politiques, il faut, néanmoins, retenir que certains responsables au niveau des sièges sont entièrement conscients de cette distanciation populaire et approuvent la défection des citoyens vis-à-vis de la chose politique. Toutefois «on est des hommes politiques et c'est notre rôle d'assumer cette responsabilité», rétorqua un responsable local d'un parti. De nombreux cadres et responsables politiques, rencontrés aux sièges de leurs partis accusent l'Etat de vouloir induire en erreur les partis, notamment de l'opposition. «Qu'attend le ministre de l'Intérieur pour divulguer les résultats de son enquête initiée à la suite du faible taux de participation enregistré lors des dernières élections», s'accordent à dénoncer, entre autres, nos interlocuteurs. Pour revenir à la confection des listes et le classement des prétendants dont la majorité des formations politiques peine à les finaliser, on ne risque pas de se tromper en affirmant que faute de candidatures et de cautionnement, la participation des partis sera cette fois-ci timide, voire très limitée. A fortiori, à ce jour, certains partis politiques sur les 12 ayant retiré les dossiers de participation auprès de la Drag, trouvent du mal à rassembler le nombre qu'il faut de candidats, notamment en ce qui concerne l'APW et de ce fait, ils ne sont pas sûrs d'être de la compétition. Notons enfin qu'à Bouira, 12 partis politiques et quatre listes de candidats indépendants seront en lice pour les prochaines élections locales.