Il faut dire que le suspense concernant la célébration de la fête de l'Aïd avait perduré jusqu'au bout. Pour une grande frange de la population le jour de l'Aïd était bel et bien le vendredi et il n'y avait pour ainsi dire aucun doute là-dessus. Surtout que plusieurs pays arabes et musulmans, ceux du Golfe notamment, avaient déjà annoncé la fête et que notre pays n'avait pas l'habitude de leur fausser compagnie. Ceci dit, les fonctionnaires de leur côté voyaient d'un mauvais oeil leurs deux journées fériées réduites en une seule. Ils espéraient, par conséquent, que le premier jour de l'Aïd coïncide avec le début de la semaine. Voeu qui fut enfin exaucé. D'autre part et de l'avis de nombreux citoyens interrogés, la fin du Ramadhan a été quelque peu une délivrance dans le sens où la population nourrissait énormément d'appréhension vis-à-vis des actes terroristes. La dernière incursion meurtrière perpétrée dans la commune de Ouled Rached n'avait pas laissé indifférents les citoyens. En effet, l'ignoble acte des sanguinaires était venu attiser le feu de l'inquiétude et depuis, une atmosphère de crainte s'est installée. Dans les marchés et après le ftour durant l'accomplissement de la prière des Tarawih, les gens craignaient pour leur vie et n'avaient plus confiance. Le moins qu'on puisse dire à propos de l'Aïd El Fitr 2007, c'est qu'il a été marqué par l'approche des élections du 29 novembre prochain. En effet, pour de nombreux candidats aux élections, les deux journées de la fête ont été une occasion sans pareille pour multiplier les rencontres et se rendre dans les villages et hameaux les plus reculés. Le premier jour de la fête, les candidats étaient en force dans les mosquées pour accomplir la prière de l'Aïd mais surtout pour multiplier les embrassades à la fin de la cérémonie. Hier, il y avait plus de monde dans les rues de Bouira et la circulation routière était plus dense par rapport à la première journée de l'Aïd. Les citoyens sortaient en famille pour aller rendre visite aux voisins et proches. Arborant des habits neufs comme l'exige la tradition, les enfants seuls ou en compagnie d'un parent ou d'un proche n'arrêtaient pas de faire les magasins à la recherche des pétards qui se font un peu rares cette fois-ci. D'habitude durant les jours de fête, les pétards et les feux d'artifice sont vendus le long des trottoirs et les bambins ne trouvaient aucune difficulté pour s'approvisionner et à «s'armer» pour la circonstance. Néanmoins, au cours de ces deux derniers jours de fête et faute de «bombes» et de «missiles», les enfants bien enrichis se sont contentés d'acheter des friandises et des ballons. Dans leurs yeux lumineux, la joie était bienheureusement présente et c'est tant mieux.