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Les dessous des cartes
APRÈS LA VISITE DE VLADIMIR POUTINE EN IRAN
Publié dans L'Expression le 18 - 10 - 2007

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est la politique américaine vis-à-vis de l'Iran qui a permis à la Russie de s'en rapprocher.
La visite du président russe, Vladimir Poutine en Iran, lundi et mardi, marque un véritable tournant dans l'équilibre géostratégique dans toute la région de l'Asie mineure, et au-delà dans tout le Proche et Moyen-Orient. C'est que le voyage du chef du Kremlin dans la région remet en cause toute la «construction» diplomatique menée par l'administration américaine de George W.Bush et leurs alliés occidentaux autour de la question du nucléaire iranien.
Ce tournant s'annonce avec deux grandes décisions capitales. La première n'est pas moins qu'un pacte de solidarité en cas de guerre. Ainsi, rejoignant Poutine et Ahmadinejad, les chefs d'Etat des trois autres pays du pourtour de la mer Caspienne, voisins de l'Iran que sont l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan, sont convenus de ne pas permettre que leurs territoires servent, d'une quelconque manière, à une attaque armée lancée par un pays tiers contre l'un d'eux. Il est clair que ces décisions sont une réponse aux menaces militaires américaines à l'endroit de l'Iran.
Immédiatement après le sommet de la Caspienne, la Chine a réagi en annonçant, mardi, qu'elle n'assistera pas à la réunion des six sur le nucléaire iranien programmée pour hier à Berlin. Coïncidence ou non, la Chine a prétexté son retrait de la rencontre par la dimension de l'accueil que les USA ont réservé au Dalaï Lama. Dans ce jeu de cartes, il faut bien reconnaître que Vladimir Poutine dispose d'un atout appréciable: sa proximité géographique avec l'Iran et les contrats d'armement et d'assistance technique que le Kremlin a signés avec Téhéran, voilà plus de dix ans.
Dès son arrivée au pouvoir, en mars 2000, Vladimir Poutine avait relancé la coopération, notamment militaire avec l'Iran. Après une visite du ministre russe de la Défense à Téhéran en décembre 2000, c'était au tour du président iranien de l'époque, Mohamed Khatami, de se rendre à Moscou en mars 2001. Des contrats de plusieurs milliards de dollars dans le domaine militaire ont été signés, ainsi que la relance d'une coopération dans le domaine du nucléaire civil, notamment la finalisation du projet de réacteur nucléaire de Bouchehr, dont le contrat a été signé en 1994. Profitant de la situation difficile dans laquelle se débattait la Russie d'alors et son isolement sur la scène internationale, les USA avaient amené Moscou à signer, le 30 juin 1995, un accord par lequel le Kremlin stopperait ses ventes d'armes et son assistance technique à l'Iran, au plus tard à la fin de l'année 1999. Le délai accordé (31 décembre 1999), devant permettre à la Russie d'honorer ses engagements pour les contrats signés avant 1994.
Mais à partir de fin 1998, l'Iran sollicite de nouveau la Russie pour un renouvellement et renforcement de son armement. Aussitôt, le Kremlin saisit l'occasion pour revenir sur l'accord de 1995 dont l'article 7 explique que si un pays tiers brise l'embargo sur les armes pour l'Iran (considéré à ce moment comme la base principale du terrorisme islamiste dans le monde), la Russie considérerait comme caduc le fameux accord de 1995. Comble de tout, le pays tiers qui va briser cet embargo n'est autre que les USA.
En effet, en découvrant qu'une partie de l'armement iranien est d'origine américaine, Moscou va accuser Washington et le Pentagone de livrer, frauduleusement, des armes à Téhéran par l'intermédiaire de pays du Proche-Orient.
En novembre 2002, Vladimir Poutine déclare son retrait de l'accord de juin 1995. Désormais, la voie est ouverte entre la Russie et l'Iran pour une coopération militaire appuyée. Un large programme embrassant le domaine de la modernisation de l'équipement et de la formation...est lancé à partir de 2000 s'étalant sur une période de 25 ans! En 2002, les USA sont aux prises avec les talibans en Afghanistan et mettaient au point leurs projets sur l'Irak.
Au final, la Russie ne pouvait, objectivement, laisser la liberté aux Américains d'occuper son espace vital constitué par les pays de l'Asie mineure et du pourtour de la mer Caspienne. Ce n'est qu'un juste retour des choses. Cette dualité entre Washington et Moscou pour occuper ou réoccuper le leadership dans une région stratégique et gorgée de pétrole aura largement servi les desseins de Téhéran. Ainsi, tirant profit de cette concurrence russo-américaine, l'Iran s'est assuré le renouvellement de ses équipements tout en confortant sa sécurité.
Désormais, le jeu géostratégique dans toute la région se joue à trois. L'Europe, quant à elle, a une nouvelle fois perdu l'occasion de s'insérer dans cette bataille des grands en laissant encore passer sa chance de devenir une véritable puissance mondiale qui a son mot à dire dans les affaires de politique et de défense touchant à la sécurité du monde, préférant continuer à végéter dans l'ombre du cousin d'Amérique. Ce qui explique que l'UE, géant économique, reste un nain politique.


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