Quatre-vingt-deux milliards de dinars sont prévus pour le programme spatial national. «L'Algérie aura son propre satellite qui servira ses télécommunications spatiales», a affirmé hier le Dr Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication lors de la cérémonie d'ouverture à l'hôtel Saint Georges d'Alger, de l'Atelier international sur les changements climatiques et adaptation en Afrique -rôle des technologies spatiales-organisé par l'Agence spatiale algérienne (ASA). Le satellite évoqué par le premier patron des télécoms du pays est prévu pour l'horizon 2020 et charrie, d'ores et déjà, d'importantes connotations d'ordre économique, social, politique et stratégique. Ainsi, l'Algérie, affirme-t-on, n'aura plus alors à louer les services de satellites de pays tiers. Le ministre a annoncé, à ce titre, la somme de 82 milliards de dinars, inscrite dans le programme spatial 2006-2020 et qui sont mis au service de cette ambition qui assurera alors la pleine autonomie à l'Algérie en matière de télécommunications. Le ministre a ensuite rappelé que le programme en question a été conçu et mis en oeuvre par l'ASA, instrument de coordination agissant pour le compte du gouvernement. Ajoutons que ce programme vise à développer les ressources technologiques et humaines afin de mettre les sciences de l'espace au service du développement durable dans toutes ses dimensions. Un tel programme, a-t-il poursuivi, vient en appui à l'ensemble des politiques sectorielles du développement, et que l'Algérie est profondément engagée dans les stratégies de développement durable, après avoir adopté son plan national d'action. Il indiquera, en outre, que le changement climatique a très tôt constitué l'un des points du programme du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique). L'Atelier international sur les changements climatiques a réuni des experts de différentes nationalités, à l'instar de M.Jean Folack, océanographe camerounais. Celui-ci estime que les solutions à un tel problème planétaire dépendent, particulièrement en Afrique, de la «bonne gouvernance». Et d'ajouter que de telles solutions ne pourront exister que dans un contexte de solidarité et de complémentarité d'action entre scientifiques et décideurs, notamment pour ce qui est de la protection des reliefs marins et de l'environnement en général. Alors que les rapports mondiaux font ressortir que l'Afrique est le continent le plus vulnérable au changement climatique, de nombreuses régions d'Afrique souffrent déjà des effets climatiques extrêmes devenus plus fréquents au cours des dernières années. Les populations subissent de façon dramatique les effets des inondations, des vagues de chaleur et de sécheresse; en témoignent les dernières inondations en Algérie et en Tunisie. Aussi, M.Oussedik, directeur général de l'ASA, a expliqué que cette dernière acquisition est un outil d'aide aux décideurs dans la prévention des risques majeurs, en récoltant des données importantes et en livrant des cartes thématiques. Il étayera que son organisme fournit régulièrement une cartographie des risques naturels et aide à un aménagement adéquat. Il indiquera ainsi que les données du satellite Alsat I, mis en orbite en 2002, sont exploitées aux fins du développement durable et livrent les bilans réels des incendies comme elle fournissent à la Protection civile le nombre réel des sinistres constatés. Le satellite, à l'en croire, permet d'arrêter la cartographie des ressources en eau ou encore une aide à Sonatrach pour assurer la protection de ses pipelines. Ce satellite spatial, a-t-il mentionné, fêtera son cinquième anniversaire à Arzew, le 28 novembre prochain, ce qui coïncidera avec le 20e anniversaire du Centre spatial algérien. A Alsat I qui a coûté quelque 11 millions de dollars, succèdera, en 2009, voire à la mi 2008, Alsat II, a déclaré ce responsable. Ce dernier a enfin parlé de la création d'écoles doctorales algériennes en techniques spatiales, notamment à Sétif, Constantine, Tlemcen et Oran.