«Nous exigeons du ministère de tutelle de nous transmettre des propositions chiffrées, sans quoi les négociations seront rompues», menace le coordonnateur national du syndicat. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) compte se donner à fond lors de la négociation portant sur les régimes indemnitaires. Ce point constituera d'ailleurs la clé de voûte de ses revendications. Pour faire aboutir cette requête, les animateurs de ce syndicat veulent frapper fort. Comment? «Nous exigeons du ministère de tutelle de nous faire parvenir des propositions chiffrées des régimes indemnitaires, et non des garanties verbales, sans quoi les négociations seront bloquées», menace le coordonnateur national du Cnes, Malek Rahmani. Contacté hier par L'Expression, le premier responsable du Cnes a déclaré que le syndicat des enseignants a déjà élaboré sa propre proposition des régimes indemnitaires. Celle-ci a été réalisée «par des experts en la matière, auxquels nous avons fait appel», indique notre interlocuteur. La feuille de route du Cnes, qui sera transmise à la tutelle, est basée sur la situation socioéconomique du pays. En effet, à en croire M.Rahmani, le document relatif aux régimes indemnitaires tels qu'il est élaboré par les experts «tient compte de plusieurs paramètres, dont la dévalorisation du dinar, l'inflation...». Le coordonnateur national invite la tutelle à faire de même «pour aboutir à un résultat qui satisfera les antagonistes, et qui mettra ainsi fin à un conflit risquant de perdurer». Suivant l'argumentaire de Malek Rahmani, c'est en adoptant cette stratégie «que les enseignants pourront rattraper ce qu'ils ont perdu dans la grille des salaires». Rappelons que cette fameuse grille élaborée par la Fonction publique a été contestée par la majorité des syndicats, tous secteurs confondus, qui reprochent à leur tutelle respective le fait de ne pas les y avoir associés. «On ne veut pas subir le même sort que celui que nous avons subi dans la grille des salaires», a insisté M.Rahmani. Ce dernier a indiqué, en outre, que le Cnes se réunira les 21 et 22 novembre prochain, en conseil national, afin d'évaluer la situation et étudier, par là même, les propositions de la tutelle. Du côté du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, on ne cesse de prôner le dialogue comme seul et unique moyen de régler les problèmes des universitaires. Il faut rappeler, dans ce cadre, que la tutelle a rencontré, mercredi dernier, pas moins de cinq syndicats des enseignants du supérieur, dont le Cnes. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, le Conseil national des enseignants du supérieur, dont le bureau national s'est réuni ce jeudi, s'est félicité de «la réussite des trois journées de protestation avec arrêt de travail, (qui ont eu lieu les 20, 21 et 22 du mois en cours, Ndlr), à travers lesquelles les enseignants ont exprimé leur déception quant aux engagements non tenus des pouvoirs publics, et leur détermination à faire aboutir leurs revendications historiques».