Certains présidents d'APC ont été corrects et ont d'ailleurs provoqué des rencontres avec les citoyens. Dans un peu moins de quinze jours les collectivités locales passeront, pour certaines d'entre elles, entre de nouvelles mains et ce, pour une durée de cinq ans. Dieu que c'est long pour les pauvres électeurs, lesquels devront alors patienter tout ce temps pour dire ce qu'ils pensent de leurs responsables locaux. Mais, en attendant que les élections se tiennent, il est bon de revenir quelque peu en arrière. En effet, des assemblés locales ont vu leur période s'achever sans que personne ne songe à demander des comptes aux élus. Fort heureusement, certains présidents d'APC ont été corrects et ont, d'eux-mêmes provoqué des rencontres avec les citoyens, pour justement rendre compte de leur gestion. Mais, là où le bât blesse, c'est le fait que ces assemblées qui rendent des comptes se comptent sur les doigts d'une seule main. Le gros, soit plus de 80% des élus ne pensent nullement à ces rencontres de fin de mandat qui pourtant sont inscrites sur les tablettes des collectivités locales, avant même que l'équipe ne soit élue. Gérer une collectivité n'est certes pas une sinécure mais, le faire est un engagement moral autant que politique et cet engagement prend toute sa signification quand au bout du mandat on rencontre les populations. En rendant des comptes, c'est encore mieux et cela prouve l'attachement aux concepts démocratiques. Lors de cet exercice qui doit être compris comme étant plus qu'un cérémonial soit un moment de gestion participative, le citoyen devant tout connaître et surtout les grandes lignes adoptées lors du mandat. Cette façon de voir, rend le citoyen réellement responsable et ainsi il saura à qui accorder sa confiance. Cependant, certains pensent que le peuple n'est pas mature et qu'il est tout juste bon à voter pour une liste électorale. Des candidats de ce genre pullulent dans tous les partis. Pour eux, il est superflu de donner un bilan du mandat à des électeurs «analphabètes», oubliant que ce sont justement ces analphabètes qui les ont élus. Par ailleurs, ces élus entrent, prennent possession des assemblées locales et travaillent durant cinq ans sans qu'une certaine continuité soit assurée. Car pour eux, l'exécutif précédent est par principe, puisque adversaire, dans l'erreur, aussi, quand on peut effacer ce qui a été fait c'est alors du fond du coeur. Cela rappelle les comportements de certains élus d'un pseudo parti, dans les années 1990, qui «javellisaient» les mairies comme pour dire «cela va changer on est plus propres que les équipes passées». Il est urgent que les choses changent et vite, afin que les élus apprennent à diriger les collectivités locales avec la rigueur voulue et la rigueur c'est aussi cette façon de rendre des comptes aux électeurs.