Entrisme oblige, le parti reconnaît implicitement avoir eu une lecture au moins subjective des événements de Kabylie. Le MSP est un parti islamiste qui se veut soft et new look. A Tizi Ouzou, il apparaît comme un petit parti qui essaie, sans grosse conviction, de coller à la réalité, afin d'élargir son audience. Ses efforts semblent des plus ardus car éloignés des objectifs poursuivis par la population, qui dès l'ouverture démocratique et même bien avant, a misé sur un autre projet de société aux antipodes de celui défendu par l'ex-Hamas. Rompus à l'action politique, les citoyens de la région ont, de tout temps, revendiqué une organisation séculière. Or, ce parti ne cesse de proclamer urbi et orbi son attachement à des valeurs enveloppées dans une religiosité des plus attrayantes pour certains. En cette période électorale, le MSP qui aime plutôt à s'appeler le HMS pour ne pas perdre l'habitude du Hamas, s'essaie à grignoter une petite place à Tizi Ouzou. C'est ainsi, que pour ces locales, il a présenté des listes dans sept communes et une liste APW. Il compte rafler au moins une commune et avoir des élus dans les autres circonscriptions où il s'est présenté: Draâ Ben Khedda, les Ouadhias, Aghribs, Souk El T'nine, Larbaâ Nath Irathen, Sidi Naâmane et Agouni Gueghrane. Pour ses cadres, «le parti a des chances dans les sept communes et au moins dans l'une d'entre elles, il aura la majorité.» Questionnés à propos du fait que ce parti qui se veut national et fort n'a présenté des candidats que dans sept communes sur les 67 que compte la wilaya, M.Gourari, responsable du MSP, souligne: «Au niveau de Tizi Ouzou, et il ne faut pas se leurrer, nous ne sommes pas forts du moins dans l'immédiat. Au départ, nous avons misé sur quinze communes en sus de l'APW, mais les candidats des autres communes, qui majoritairement sont des jeunes, ont un problème de carte militaire d'où cette révision drastique.» Cependant, M.Gourari a tenu à préciser: «Le MSP qui était il n'y a pas si longtemps réduit presque à activer au niveau des communes entourant Boumerdès est désormais, présent dans au moins une vingtaine. Certes, cette présence est encore loin d'être une force réelle car allant de 3 militants à 25 militants par commune, mais l'espoir est permis.» A propos du profil des candidats, M.Gourari prétend que son parti n'a fait appel qu'à ses militants ou ses sympathisants et n'a pas parrainé d'autres candidats indépendants. «le MSP ne fait pas dans le recrutement des touristes politiques.» Et d'ajouter que «tous les candidats sont, soit des militants éprouvés, soit des sympathisants qui partagent le programme du parti.» M.Gourari semble partager le fait que la militance a perdu de sa verve depuis 1990. Il affirme également que «la Kabylie qui, il y a quelques années, était un terrain pris par deux forces partisanes, est aujourd'hui, en train de connaître une évolution naturelle, de ce fait, cette conjoncture fait que le MSP à ses chances.» Le responsable du MSP n'occulte pas, que la direction de son parti a eu une lecture au moins subjective des événements de Kabylie et sans le dire explicitement, semble accepter le fait que cette «affaire» a affaibli le parti dans la région. Le responsable local de ce parti affirme que les listes du MSP dans la wilaya, et c'est là une démonstration pour beaucoup, compte 28 femmes.