Le numéro deux du parti d'Aït Ahmed demande l'annulation pure et simple des législatives. «Le FFS n'est pas pour le boycott», c'est en ces termes que le premier secrétaire du parti, M.Ahmed Djeddaï, voulait expliquer la sortie médiatique et politique du FFS, vendredi dernier, lors de l'émission «Ousboue el-Djazaïr». Le numéro deux du parti d'Aït Ahmed demande l'annulation pure et simple des législatives, l'entrée des principaux acteurs de la scène politique dans une période de transition et le retrait graduel des militaires du champ politique. Cette proposition de sortie de crise, précise M.Djeddaï, est confinée dans le mémorandum politique du FFS proposé aux décideurs, il y a quelques mois. Le premier secrétaire du FFS ajoute, à ce propos, qu'il y a un véritable problème de confiance entre les partis et le pouvoir. M.Djeddaï demande, pour ce faire, une solution politique et démocratique pour régler définitivement la crise dans le pays, soulignant que la clé du règlement des problèmes politiques, économiques et sociaux est entre les mains du pouvoir. Le FFS considère qu'il est urgent et vital que les forces et les personnalités politiques et sociales se rassemblent pour imposer la solution politique, longtemps attendue par les Algériens. C'est pourquoi, Ahmed Djeddaï annonce la rencontre, prochainement, avec plusieurs personnalités politiques indépendantes, notamment l'ancien Chef du gouvernement, Mokdad Sifi, le général Benyelles, les anciens membres du BP du RND, Saïd Bendakir et Tahar Benbaïbèche, et d'autres personnalités favorables au discours et à la méthode politique du FFS. Le premier secrétaire du FFS a saisi l'occasion pour démentir toutes les rumeurs faisant état d'un contact entre le FFS et le pouvoir. «Nous ne sommes pas concernés par la politique des quotas et nous n'avons pas eu de contact, ni officiel ni officieux, avec les décideurs et encore moins avec le général Belkheïr», précise solidement Djeddaï. Le responsable du FFS, qui est revenu sur son passage explosif à la télévision vendredi, pour dire que l'émission a failli être annulée parce que le FFS s'est prononcé contre les législatives. M.Djeddaï insiste sur le fait que c'était la seule manière pour ce parti de faire passer son message et dénoncer ce verrouillage systématique du champ médiatique. Il ajoute que la première mesure à prendre pour régler, un temps soit peu, la crise, c'est justement d'ouvrir les médias lourds aux politiques et même au peuple et d'instaurer ainsi un véritable débat contradictoire. S'agissant de la situation en Kabylie, Djeddaï dénonce la répression sauvage, sous forme d'expéditions punitives, instaurée dans la région et qui ne vise qu'à pousser les jeunes vers la violence et le terrorisme. Il s'inquiète, d'ailleurs, du sort de quelques jeunes de la région de Beni Ourtilène qui seraient montés au maquis parce qu'ils avaient peur d'être emprisonnés.