Le médiateur européen au sein de la troïka chargée du Kosovo, Wolfgang Ischinger, a estimé qu'un compromis entre Belgrade et Pristina sur le futur statut du Kosovo était impossible, dans une interview diffusée hier dans le quotidien serbe Blic. «Après les intenses négociations pour trouver des points communs, je pense qu'il n'existe plus d'options qui mèneraient à un compromis sur le statut du Kosovo», a déclaré M.Ischinger. La Troïka -l'Américain, Frank Wisner, le Russe, Alexander Botsan-Khartchenko et M.Ischinger- était attendue hier à Belgrade puis à Pristina pour informer des grandes lignes du rapport qu'elle doit remettre le 10 décembre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Trois mois de négociations entre Serbes et Kosovars n'ont pas permis d'aboutir à un compromis et la dernière rencontre, la semaine dernière à Baden (Autriche), s'est terminée sur un constat d'échec. M.Ischinger a indiqué que la Troïka n'avait pas de position commune sur le futur statut de la province indépendantiste dans la mesure où la Russie, l'alliée traditionnelle de la Serbie, souhaite la poursuite des négociations, contrairement aux Etats-Unis et à l'Union européenne (UE). Le rapport au secrétaire général de l'ONU sera «une description du cours des négociations (...) avec un rapport sur le degré de coopérativité dont ont fait preuve les parties engagées» dans ces pourparlers, a précisé M.Ischinger. Le diplomate allemand a estimé qu'une proclamation unilatérale de l'indépendance du Kosovo était «désormais un scénario possible». «Mon impression est qu'un tel pas serait entrepris, autant que possible, en coordination avec l'UE et les Etats-Unis», a-t-il déclaré. La Troïka avait entamé sa médiation en août dernier pour tenter de rapprocher les positions des Albanais du Kosovo qui réclament l'indépendance et des Serbes, farouchement opposés à cette solution. Après le rapport de la Troïka, le dossier doit revenir au Conseil de sécurité où un débat doit avoir lieu le 19 décembre.