L'heure de rattraper un retard «préjudiciable» à la coopération a sonné, il s'agit de relancer sur un pied d'égalité une relation en panne. A Lisbonne, Européens et Africains tentent de faire oublier le retard accumulé par le Sommet qui ne se réunit que sept ans après la rencontre du Caire. Le 2e Sommet UE-Afrique s'ouvre aujourd'hui dans la capitale portugaise pour se clôturer demain. Plus de 70 chefs d'Etat et de gouvernement y prendront part. Côté africain, 53 pays (tous les pays membres de l'Union africaine et le Maroc) y seront représentés, y compris l'Algérie en la personne du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Objectif: rattraper un retard «préjudiciable» à la coopération et relacer un partenariat euro-africain sur un pied d'égalité des relations plutôt en panne. L'Union européenne veut faire de la rencontre de Lisbonne un tremplin à un renouveau du partenariat qui sort du sempiternel cadre de donateurs-bénéficiaires au profit d'un partenariat stratégique bénéfique pour les deux parties. Pour ce sommet, huit dossiers de partenariat euro-africain seront soumis à l'approbation et dont les titres sont: paix et sécurité, gouvernance démocratique et droits de l'homme, commerce et intégration régionale (dont la mise en oeuvre du partenariat euro-africain en matière d'infrastructures, lancé en 2006), Objectifs du Millénaire pour le développement, énergie, changements climatiques, migrations, mobilité et emploi et le volet science, société de l'information et espace. L'Europe veut accorder un intérêt particulier à l'Afrique à l'heure où la Chine et la Corée du Sud mettent le paquet sur le continent noir. Aujourd'hui, les responsables européens préfèrent parler d'une «coopération conjointe» entre UE et l'Afrique et «non pas une stratégie de l'Europe envers l'Afrique», indiquait le président de la Commission européenne, le Portugais, José Manuel Barroso, dans un texte publié par le quotidien français Le Figaro. Pour Louis Michel, commissaire à la coopération du développement, il y a nécessité de «changer radicalement les approches de coopération». M.Barroso souligne que «l'Aide au développement c'est bien, la coopération et le dialogue politique c'est encore mieux». Ce dernier veut faire de l'Afrique «une des principales priorités de l'UE». En dépit des maux dans lesquels se débat le continent africain, le président de la Commission européenne n'a pas tari d'éloges sur «les progrès et les évolutions importantes» entreprises par l'Afrique, ces dernières années. Il a fait observer, notamment l'amélioration de la gouvernance. Par ailleurs, et en prévision de ce rendez-vous, les ministres des Affaires étrangères des 53 pays africains ont tenu, mercredi à Charm El Cheikh (Egypte), une réunion de concertation sur la stratégie euro-africaine, lors de laquelle la Déclaration de Lisbonne a été approuvée. L'Algérie était représentée par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Lors de son intervention, il a souligné la nécessite de construire une nouvelle relation entre l'Afrique et l'Union européenne, dont le signal sera donné par le sommet de Lisbonne sur la base d'une véritable stratégie de partenariat.