Après l'huile, les prix de la semoule pourraient connaître de nouvelles augmentations. Le marché mondial des céréales est en ébullition. Les répercussions sur le marché national risquent d'être immédiates. Tous les produits de première nécessité sont menacés de hausses vertigineuses. Exceptés les prix du pain, du lait et du carburant qui demeurent subventionnés, les autres sont soumis aux aléas des cours internationaux. L'aveu de cette «éternelle dépendance» a été fait mercredi par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, qui espère, néanmoins, que l'huile de table connaîtra une augmentation raisonnable. Tout en reconnaissant l'impuissance de son département, quant à la régulation des prix sur le marché local, le ministre a proposé, d'autre part, la subvention par l'Etat du prix de la semoule dont le coût a doublé, pour diverses raisons, sur le marché international. Encore faut-il attendre que cet engagement soit respecté surtout après le dernier rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO). Celle-ci a estimé, que malgré une forte production, estimée à 2,101 milliards de tonnes, les prix atteindront des pics durant l'année en cours. «Un niveau de production record, en hausse de 4,6% par rapport à l'an dernier» relève le rapport. Si le ministre a trop focalisé sur cette fluctuation due, selon lui, à une demande soutenue, en particulier sous l'impulsion de l'industrie des biocarburants, le rapport de la FAO est axé, par contre, sur l'accroissement insuffisant de la production, notamment du blé dans les pays exportateurs. Une autre précision «chirurgicale» qui donne le tournis aux responsables du marché local, frappé de plein fouet par une anarchie dont les retombées ne se feront «sentir» que tardivement. «Le renchérissement des aliments de base pour les consommateurs de nombreux pays (...) qui sont fortement tributaires des importations pour couvrir leurs besoins de consommation céréaliers», précise le rapport. L'Algérie ne fait, malheureusement, que respecter la loi dictée par les fluctuations des prix. Car, sur les 24 millions de quintaux de semoule que les Algériens consomment chaque année, 70% parviennent de l'étranger. Acquis à 300 et à 450 dollars, le blé tendre et le blé dur ont atteint des pics de 450 et 700USD. Que peut faire notre pays devant cette situation sachant qu'il est devenu le premier importateur mondial de blé dur? Avec les précisions du rapport de la FAO, les prix qui avoisinent actuellement les 1250DA le sac de 25 kilos, risquent de flamber de nouveau. Ainsi, l'on se demande qui pourrait mettre fin au désarroi du citoyen, ce maillon faible de la société? Personne. Devant cette situation qui fait craindre le pire au consommateur algérien, pris entre le marteau et l'enclume, l'on se demande quel sera le sort du marché national qui a connu déjà une hausse imprévisible des prix des denrées de large consommation. Ces prix connaîtront-ils une stagnation durant cette période? La réponse par la négative semble la plus appropriée. D'autant plus que ces produits de première nécessité ont connu, déjà, des hausses vertigineuses. Le respect de la sacro-sainte loi de l'offre et de la demande, est mis de côté. Les souffrances du citoyen sont conjuguées au désengagement du gouvernement. Dans cette optique, il convient de préciser que la revalorisation salariale, signée en septembre 2006 lors de la 2e tripartite (gouvernement, Ugta, patronat), est renvoyée aux calendes grecques.