Le nouvel entraîneur du Mouloudia d'Alger indique vouloir tout reconstruire. «Le Mouloudia a des joueurs de qualité, mais il n'a pas d'équipe. Ce que l'on voit dans les matchs, ce sont des joueurs qui courent un peu partout sans aucune imagination tactique». C'est sec, c'est tranchant, c'est made in Belgium à travers l'un des représentants du Plat pays, le coach mouloudéen, Jean Thissen, himself. En peu de mots, ce dernier a résumé l'une des grosses carences de son nouveau club, et partant, celle de tout le football algérien. Invité hier matin par notre confrère sportif, Echibek, à venir s'exprimer lors de son traditionnel Forum, le Belge est allé droit au but pour expliquer qu'il n'était pas venu en Algérie pour rechercher son soleil et pour se faire de l'argent. «En ce qui concerne le soleil, j'ai une belle maison dans le sud de la France. C'est vous dire que du soleil, je n'en manque pas. Et grâce à Dieu j'ai mis assez d'argent de côté pour mes vieux jours. Non si j'ai accepté de venir au Mouloudia, c'est à cause du virus du football qui est en moi. J'ai estimé que dans ce club il y avait un très beau challenge à relever, d'où mon attirance vers lui». Comme tous ses collègues, Thissen fait prévaloir le travail. «Sans lui, pas de réussite. Quand on prend comme moi une équipe en plein milieu de saison, deux options s'offrent à nous. Soit on garde la structure et on arrange à droite, à gauche. Dans ce cas le résultat pourrait être que les défauts restent. La 2e solution et qui est celle que j'ai choisie, celle de tout reconstruire, mais là il faut du temps et des moyens. C'est ce que je veux faire au Mouloudia où avec l'appui des dirigeants, j'en suis à mettre en place les fondations. Alors je ne demande pas à ce que l'on me juge à la fin de la phase aller, mais en juin prochain. C'est pourquoi les deux défaites contre l'USM Annaba et le MC Oran n'ont pas trop grande importance à mes yeux. Même une défaite contre Tlemcen, jeudi prochain, ne serait pas trop grave car, voyez-vous, on n'est jamais à l'abri d'un tel pépin». Thissen mettra, plusieurs fois, en relief qu'il a eu affaire à des dirigeants du Mouloudia extrêmement décidés à changer l'ordre des choses. «On sent chez eux une motivation pour faire du Mouloudia un grand club, structuré et ayant des fondations solides». Concernant les moyens dont il dispose pour travailler, le Belge indiquera que «le Mouloudia n'est pas le Real Madrid. Il a ses moyens qui lui sont propres. C'est à l'entraîneur de s'adapter aux conditions dans lesquelles il évolue». S'agissant du mercato d'hiver qui débute le 15 décembre, Thissen révèlera qu'il n'a pas pu, en dix jours de présence, avoir une idée précise sur le groupe de joueurs qu'il a sous la main. «D'ici le 15 décembre, je le connaîtrai mieux. A partir de là, j'en parlerai avec mes dirigeants sachant que dans toute libération ou recrutement, je tiens à être consulté». Un détail confirmé par Djamel Rachedi, le porte-parole du club, assis près de lui et qui a pris la parole pour dire que «Thissen a la confiance du comité directeur du club. En tant qu'entraîneur, ce sera lui qui fera connaître quels seront ses besoins sur le plan du recrutement et c'est lui qui fera connaître ceux qui devront être libérés. En dehors de Cherad, dont on ne veut pas précipiter le retour en compétition, on a proposé à Thissen deux étrangers, à savoir Chérif Touré et Borté. Il va les tester et nous dire si nous devons les faire signer ou non». Et puis, il a été question de la prochaine fermeture du stade du 5-Juillet où le MCA est domicilié. A ce sujet, Thissen a eu cette boutade: «J'ai appris que cela faisait 5 ans qu'on annonçait sa fermeture. Allez va, pour 5 autres années.»