L'hiver s'est installé en Haute Kabylie. Cependant, la neige, qui a enveloppé de son manteau blanc les villages et hameaux des contreforts du Djurdjura, a quelque peu gêné la circulation dans la matinée de ce dimanche. Larbaâ Nath Irathen, Aïn El Hammam, Bouzeguène et autres lieux, ont vu, hier, les routes et les pistes devenir une sorte de patinoire. Certains, comme des citoyens d'Iferhounène rencontrés à Tizi Ouzou, disent avoir été terriblement gênés par la neige dans la matinée de dimanche. Mohand de Tizit affirme qu'il lui avait fallu au moins le double du temps habituel pour arriver à Aïn El Hammam. Boussad d'Aït Arbi estime, quant à lui, que «les conducteurs qui ne connaissent pas la région risquent, en cette matinée, de partir dans le décor, surtout entre Iferhounène et Aïn El Hammam». Et à Boussad de relater les difficultés dues à la neige, notamment en l'absence de chasse-neige. «Dans nos montagnes, la neige n'est pas rare, loin s'en faut. Aussi, quand il neige, les marchés ferment, et s'installe une pénurie de bouteilles de gaz butane et des coupures d'électricité sont enregistrées», regrette ce citoyen qui ajoute que certains villages et hameaux sont souvent confrontés à des situations dramatiques en hiver. «La neige, si elle n'est pas déblayée à temps, s'amoncelle. Alors, les routes deviennent impraticables, et transférer un malade à l'hôpital d'Aïn El Hammam devient un véritable calvaire.» Il affirme que plusieurs malades, notamment des femmes sur le point d'accoucher, sont acheminés ainsi à «dos d'homme» et arrivent généralement un peu tard à l'hôpital. Certains décèdent en cours de route. Et à notre vis-à-vis d'ajouter: «Pour nos villages et hameaux, le chasse-neige est une nécessité absolue». Mohand, lui, pense aux écoliers en cette période hivernale. «Sont-ils chauffés, ont-ils du fuel? C'est la grande question, car travailler par ce temps, ce n'est pas évident pour de jeunes enfants.» Ainsi, la neige qui, pour certains, signifie la blancheur immaculée et le plaisir des jeux de boules, entre autres, représente, pour d'autres, un gros souci. Les routes, les pistes, le chauffage, les approvisionnements, le transfert des malades, etc. La neige, pour les habitants des villages et hameaux de Haute Kabylie et pour les responsables locaux, n'est pas seulement une belle chose, elle est aussi porteuse de difficultés.